En résumé, le nouveau plan d’aide à l’Irlande prévoit une aide de autour de 85 milliards € de la part du FMI et de l’Union Européenne. En échange, L’Irlande annonce un plan de 15 milliards € d’austérité, dont 10 milliards € de coupe dans les dépenses et 5 milliards de hausses d’impôts ou assimilé (surtout TVA et impôt sur le revenu). On rajoute des coupes d’ampleur dans le salaire minimum (de 8,65 €/h à 7,65 €/h), les retraites et les prestations sociales. Le déficit public doit passer sous 3 % d’ici à 2014 avec comme hypothèse une croissance autour de 2 ¾ % par an entre 2011 et 2014.
Ce plan paraît déraisonnable. En effet, les 15 milliards d’austérité représentent un effort de près de 10 % du PIB (annualisé). Or, l’Irlande a déjà subit depuis le début de la crise une perte de richesse de 8 milliards € en valeur (y compris l’inflation), soit un recul de 18 % (cf. graphique, 13 % de perte pour le PIB en volume). A une dépression économique, on rajoute un choc budgétaire majeur, de nature à accentuer un peu plus la perte de PIB.
Ce plan paraît déraisonnable. En effet, les 15 milliards d’austérité représentent un effort de près de 10 % du PIB (annualisé). Or, l’Irlande a déjà subit depuis le début de la crise une perte de richesse de 8 milliards € en valeur (y compris l’inflation), soit un recul de 18 % (cf. graphique, 13 % de perte pour le PIB en volume). A une dépression économique, on rajoute un choc budgétaire majeur, de nature à accentuer un peu plus la perte de PIB.
En fait, ce que subit l’Irlande actuellement est une dépression/déflation. L’inflation (cf. graphique ci-contre) a plongé et la déflation est bien installée, comme le montre l’évolution de l’inflation sous-jacente. Dans le même temps, le taux de chômage en Irlande a explosé. Cette situation va être accentuée par la baisse de 12 % du salaire minimum, par les coupes dans les prestations sociales (retraite et autre) et la réduction des effectifs de la fonction publique.
On a donc à la fois une perte de PIB, une explosion du chômage, des baisses de prix et une austérité budgétaire massive. Le parallèle entre l’Irlande d’aujourd’hui et les USA de la Grande Dépression est frappant. On reproduit globalement les mêmes erreurs de politique économiques, a ceci près que l’Irlande a décidé de maintenir son système bancaire en vie au prix d’une nationalisation et d’une recapitalisation à fonds perdus.
On a donc à la fois une perte de PIB, une explosion du chômage, des baisses de prix et une austérité budgétaire massive. Le parallèle entre l’Irlande d’aujourd’hui et les USA de la Grande Dépression est frappant. On reproduit globalement les mêmes erreurs de politique économiques, a ceci près que l’Irlande a décidé de maintenir son système bancaire en vie au prix d’une nationalisation et d’une recapitalisation à fonds perdus.
Mais le plan, aussi dur qu’il soit, est encore trop optimiste ! Il repose sur une croissance moyenne proche de 3 %. Or, si l’on se réfère aux estimations de l’OCDE, la croissance potentielle en Irlande est négative ! -1,1 % en 2010 et -0,6 % en 2011. Comment la faire remonter sur 3 % si vite ?
Enfin, la politique de déflation en Irlande va aggraver le problème d’endettement pour l’économie. En effet, alors que le niveau de dette reste constant ou diminue peu, celui de la richesse produite pour rembourser la dette (revenu disponible des ménages, valeur ajoutée pour les entreprises, recettes fiscales pour l’État) se contracte. Ainsi, le ratio d’endettement réel est amené à progresser.
On a probablement dépassé la limite de ce qu’on peut demander à un État en termes d’assainissement budgétaire car le plan est peu réaliste sur ses hypothèses de croissance et implique une entrée dans une déflation dure.
Dans ces conditions, le refus d’une restructuration de la dette bancaire mais aussi publique en Irlande ne pourra pas durer. Un défaut total ou partiel sur la dette publique irlandaise est une solution tout aussi logique.
Enfin, la politique de déflation en Irlande va aggraver le problème d’endettement pour l’économie. En effet, alors que le niveau de dette reste constant ou diminue peu, celui de la richesse produite pour rembourser la dette (revenu disponible des ménages, valeur ajoutée pour les entreprises, recettes fiscales pour l’État) se contracte. Ainsi, le ratio d’endettement réel est amené à progresser.
On a probablement dépassé la limite de ce qu’on peut demander à un État en termes d’assainissement budgétaire car le plan est peu réaliste sur ses hypothèses de croissance et implique une entrée dans une déflation dure.
Dans ces conditions, le refus d’une restructuration de la dette bancaire mais aussi publique en Irlande ne pourra pas durer. Un défaut total ou partiel sur la dette publique irlandaise est une solution tout aussi logique.