Déficit commercial de la France record en 2011, principalement à cause du pétrole


Le déficit des échanges commerciaux en France a atteint en 2011 un nouveau record, a près de 70 milliards d'euros. La facture pétrolière plombe les échanges. Sur la toute fin de l'année, un tassement des importations tandis que les exportations se portaient relativement bien permet de limiter la gravité de la récession en France.



Déficit commercial de la France record en 2011, principalement à cause du pétrole
Le déficit du commerce extérieur de la France * a atteint en 2011 un total de 69,84 milliards d’euros, soit un record absolu. Le précédent record datait tout juste de 2008 (55,56 milliards d’euros) et le niveau était de 44,60 et 51,51 milliards d’euros respectivement en 2009 et 2010. L’augmentation de la facture pétrolière et un dynamisme moindre des exportations sont responsables du creusement du déficit.

Sur le mois de décembre 2011, le déficit a terminé à 4,99 milliards d’euros, soit un total cumulé sur le dernier trimestre de 14,88 milliards d’euros pour le déficit des échanges commerciaux de la France avec le reste du monde. Le déficit s’est réduit par rapport au troisième trimestre (17,20 milliards d’euros sur le T3), principalement grâce à un rebond des exportations sur le mois de novembre et des importations en repli sur les quatre derniers mois de 2011.

Comme nous l’avions souligné la semaine dernière, sur l’ensemble de l’année 2011, la Franc va enregistrer un déficit record, très vraisemblablement légèrement en dessous de 70 milliards €. Sur l’année, les importations ont augmenté de 12,3 % (497,15 milliards d’euros au total) tandis que les exportations progressaient plus faiblement (+9,2 % sur l’année, avec un total de 427,31 milliards d’euros).

Selon les données des Douanes, une large part de l’aggravation du déficit entre 2010 et 2011 est lié au pétrole. L’importation d’hydrocarbures et produits pétroliers (net) a creusé le déficit de près de 14 milliards d’euros, générant aussi plus des deux tiers % de trou supplémentaire.

Sur la fin de l’année, l’excédent aéronautique a été très élevé. Les « gros tickets » ont donc permit de réduire le déficit par rapport aux mois précédents. Toutefois, au sein de l’industrie manufacturière, les ventes de produits de l’industrie automobile, de machines industrielles, de biens intermédiaires et de produits pétroliers raffinés se sont tassées. La dynamique à l’export de l’industrie française est restée décevante sur les derniers mois.

Du côté des importations, la tendance à la baisse observée depuis le mois de septembre s’est confirmée. La stabilisation des prix du pétrole permet aux achats énergétiques de ne plus creuser le déficit tandis que les importations de matières premières hors énergie (métaux) et de biens d’équipement se tassent.

Déficit commercial de la France record en 2011, principalement à cause du pétrole
Au niveau des principaux partenaires commerciaux, sur les derniers mois, le ralentissement est général pour les grands marchés : zone euro (49 % des exports), l’Europe de l’Est (5 %) ainsi que – en excluant les livraisons aéronautiques – vers l’Amérique (9 % des exports). En revanche, l’Asie (12 %) reste en croissance, même si elle est plus modérée qu’auparavant.

Pourquoi c’est important ?

Sur l’ensemble de l’année, il faut tenir compte de l’impact de la facture pétrolière dans l’aggravation du déficit. Ceci tempère nettement un jugement trop sombre sur les performances à l’exportation de l’industrie française. Avec une hausse de plus de 9 % (après +13 % en 2010), l’industrie et l’agriculture ont connu une année positive. Le total dépasse désormais le pic précédent de 2008. La Grande Récession est effacée même si la performance reste un ton en deçà de celle de l’Allemagne depuis 2009 (depuis début 2000 d’ailleurs).

Sur le dernier trimestre, la contribution à la croissance des échanges extérieurs sera positive (réduction du déficit sut le T4 par rapport au T3) mais l’apport restera limité et ne suffira pas à empêcher une contraction du PIB français.

Cette statistique confirme que la récession de fin 2011 et début 2012 restera limité dans son ampleur avec une gravité bien moindre qu’en 2008-2009.

* Données corrigées des variations saisonnières et en valeur

Équipe Gecodia.fr

Mardi 7 Février 2012




1.Posté par Patrick-Louis Vincent le 07/02/2012 14:30
"Sur l’ensemble de l’année, il faut tenir compte de l’impact de la facture pétrolière dans l’aggravation du déficit"

C'est tout simplement faux. Si c'était le cas, tous les pays de la zone euro seraient en déficit. Or, l'Allemagne est très largement excédentaire.

Cette phrase est donc de la pure propagande destinée à minimiser et même cacher notre problème n°1 qui est la baisse de notre compétitivité liée à un euro trop fort pour nous. Seule une sortie de la zone euro nous rendranotre compétitivité et le chemin des exportations.

2.Posté par y t le 08/02/2012 11:44
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Au sujet du pétrole, l'évènement majeur dont on parle assez peu (euphémisme), reste quand même le fait que nous sommes aujourd'hui au/après le pic mondial(maximum barils/jour "produit" et consommés) de production de pétrole.
Voir à ce sujet l'article paru dans Nature le 26 janvier dernier en lien ci-dessous par exemple :
http://iiscn.wordpress.com/2011/05/06/bataille-et-lenergie/

3.Posté par GARNIER GEORGES le 14/11/2012 13:51
Pouvez-vous me communiquer
- la production globale de la France lissée sur 12 mois détaillée par secteur d'activité et par grande classe de produits
- la consommation globale de la France sur la même durée détaillée par secteur d'activité et par grande classe de produits
Merci et sincères salutations.

Georges Garnier


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