Inflation au Royaume-Uni novembre 2010 : le dérapage inflationniste s’installe


En novembre 2010, l’inflation au UK a encore été élevée. La hausse de la TVA en janvier prochain va encore accentuer le mouvement. Tout ceci commence à inquiéter, l’inflation sous-jacente et les anticipations à long terme s’élevant continûment.



Inflation au Royaume-Uni novembre 2010 : le dérapage inflationniste s’installe
L’inflation aux Royaume-Uni (UK) en novembre 2010 est ressortie à +3,2 % sur un an. Il s’agit du niveau le plus haut au sein des grandes économies développés (USA : +1,1 %, zone euro +1,9 %). Elle est ressortie au-dessus des attentes et en progression par rapport à octobre (+3,1 % sur un an). De plus, l’inflation sous-jacente est à +2,9 % sur un an (hors énergie et alimentation), au plus haut depuis septembre 2008 et avant ça le début des années 90.

Rappelons que la BoE continue de mener une politique monétaire très accommodante. Elle maintient le quantitative easing engagé en 2009 (taux cible à 0,5 % et près de 200 milliards £ d’achats d’actifs, principalement des obligations publiques - GILT). Comme nous le soulignions, un débat été engagé à la fin de l’été concernant l’opportunité de faire plus de quantitative easing au UK mais ce niveau d’inflation et un taux de croissance du PIB supérieur au potentiel ont écarté ce débat.

La BoE doit écrire une lettre officielle quand l’inflation dépasse 3 % (cible officielle : 2 %). Elle en est à sa 4e en 2010 et une 5e va suivre. Depuis 2007, 9 lettres ont été adressées au Chancelier du Royaume-Uni.

Inflation au Royaume-Uni novembre 2010 : le dérapage inflationniste s’installe
Début 2011, la hausse de la TVA au UK va participer à maintenir une inflation élevée. Ainsi, l’inflation sous-jacente pourrait passer plusieurs mois au-dessus de 3 %. Ceci pose des problèmes évidents pour la BoE. L’inflation et la croissance ont été systématiquement supérieures aux prévisions de la banque centrale. La liquidité circulant est très ample avec une quantitative easing représentant près de 8 % du PIB. Enfin, les anticipations d’inflation, centrales dans la politique monétaire moderne, dérapent clairement (cf. graphique ci-contre).

Bref, la probabilité d’un dérapage inflationniste grandit un peu plus chaque mois. Un resserrement monétaire dès le printemps 2011 devient nécessaire. L’impact négatif sur l’économie provenant du plan d’austérité ne semble pas suffisant pour éviter une flambée de la boucle prix-salaire (actuellement inflation salariale hors bonus et taux de chômage stabilisé).

Equipe GECODIA

Vendredi 17 Décembre 2010



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