La Fed et le quantitative easing : une approche prudente prévaut


La Fed va stimuler encore l’économie américaine via la planche à billet. Une approche qui reste plus prudente qu’il n’y paraît.



La Fed et le quantitative easing : une approche prudente prévaut
La Réserve Fédérale américaine (Fed) a annoncé hier soir ses nouvelles mesures de soutien à l’économie américaine. Comme prévu, il s’agit de faire tourner un peu plus la planche à billet en achetant des obligations publiques du Trésor américain (maturité 2-10 ans). Le quantitative easing 2 (QE2) devrait atteindre au total 600 milliards $ à la fin du printemps 2011, au rythme de 75 milliards d’achat par mois.

Bien évidemment, les titres achetés lors du précédent quantitative easing soit 1 750 milliards d’actifs financiers ne seront pas vendus et les obligations qui arrivent à terme seront réinvesties. Ainsi, au final, les achats d’actifs financiers effectués par la Fed en faisant tourner la planche à billet (non stérilisés) devraient atteindre 2 350 milliards $, soit 16 % du PIB des USA.

La Fed et le quantitative easing : une approche prudente prévaut
Le communiqué publié hier soir est assez clair sur la raisons qui poussent la Fed à agir : la crainte de déflation aux USA. La croissance aux USA déçoit la Fed qui tablait sur une reprise plus ferme. Dans ce contexte, du fait des excès de capacité (chômage élevé, utilisation des capacités de production faible), la modération salariale et la désinflation (cf. érosion de l’inflation sous-jacente aux USA) s’installent. La Fed estime que la situation actuelle n’est pas conforme à son double mandat (prix stable et maximum d’emplois).

Mais la Fed reste prudente dans son approche. Certes elle a annoncé plus d’achats que n’attendait le consensus (600 milliards $ contre 500 attendus) mais l’étalement jusqu’à la fin du printemps 2011 donne un impact mensuel plus faible. De plus, la Fed a souligné que le programme est sous un monitoring constant : la porte reste ouverte pour en faire plus, mais aussi potentiellement pour en faire moins. De plus, une voix discordante au sein de la Fed continue de se faire entendre. Thomas M. Hoenig considère que le risque de créer des bulles en injectant trop de liquidité est supérieur aux effets bénéfiques du QE2.

L’élément clef à suivre pour juger de l’évolution de la position de la Fed au cours des mois à venir est la mesure des anticipations d’inflation (mesures auprès des ménages ou via des instruments financiers). Elles sont stables actuellement aux USA et la Fed souhaite que cela reste ainsi.

Equipe GECODIA

Jeudi 4 Novembre 2010



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