Les 2 dernières semaines ont vu les anticipations d’inflation des marchés financiers se redresser vivement, notamment en zone euro. Le graphique ci-contre est sans appel. Les points morts d’inflation* pour les obligations d’Etat françaises sont au plus haut depuis le pic de l’été 2008, autour de 2,42 % à 10 ans et à 2,5 % à 20 ans. Sans être sur des seuils d’alerte (diverses primes « gonflent » le chiffre), il n’y a plus grand-chose comme marge de sécurité. La BCE a engagé un cycle de hausse de taux, avec une première hausse début avril. Elle a clairement indiqué que les anticipations d’inflation sont au cœur de sa politique. Elles doivent rester ancrées. Si cette progression persiste, la banque centrale pourrait resserrer plus vite la vis monétaire.
Aux USA, on a aussi une hausse graduelle des anticipations d’inflation. Les points morts dépassent désormais 2,6 % à 10 ans de 2,3 % à 5 ans. On est désormais sur les moyennes de moyen terme. La situation est donc plus confortable qu’en zone euro. La Fed a réussi à faire remonter les anticipations sur des niveaux compatibles avec sa cible de moyen terme pour l’inflation. Il faut maintenant les y maintenir.
* Différence entre le rendement d’une obligation d’Etat normale avec celui d’une obligation indexée sur l’inflation (France, point mort 10 ans = OAT 10 ans – AOTi 10 ans).
* Différence entre le rendement d’une obligation d’Etat normale avec celui d’une obligation indexée sur l’inflation (France, point mort 10 ans = OAT 10 ans – AOTi 10 ans).