Pour la seconde fois en 1 semaine, l’Espagne a subit un échec cuisant lors d’un appel au marché (enchère compétitive). Le Trésor espagnol voulait obtenir de l’argent à 3 et 6 mois (respectivement 2 milliard et 980 millions €). Les résultats sont très mauvais.
Les taux ont explosé avec un taux 3 mois à 5,11 % et un taux 6 mois à 5,27 %. Il y a un mois, les taux étaient de 2,29 % à 3 mois et de 3,3 % à 6 mois. Les taux ont donc suivi l’explosion des spread sur les deux dernières semaines. De tels taux n’avaient pas été observés depuis le milieu des années 90. A titre de comparaison le taux 10 français est autour de 3,5 % et le taux 10 ans allemand est à 1,90 %.
Seul élément positif, la demande a été présente, le ratio de couverture (demande / offre) restant proche à 3 mois (2,9 après 3,1 en octobre) et étant nettement plus élevé à 6 mois (4,9 après 2,6 en octobre). La demande ne cesse de reculer pour la dette espagnole. Le ratio était de 1,99 en septembre puis 1,76 en octobre. Mais les taux sont très intéressants à court terme, dépassant largement les taux Euribor (Euribor 3 mois : 1,47 %). Un investisseur ne croyant pas à un défaut de l’Espagne, sur les 6 prochains mois, trouve là un bon placement.
Petite précision sur les taux monétaires (dette de maturité inférieure à 1 an). Le taux indiqué est annualisé. Il faut divisé par 4 (taux 3 mois) ou par 2 (taux 6 mois) ce taux pour obtenir le rendement effectif.
Ces adjudications sont centrales pour comprendre l’impact financier de la crise de la dette. L’augmentation des taux du marché secondaire aux intérêts payés effectivement par l’Etat se fait par ce canal. La charge de la dette pour l’Etat augmente, émission après émission.
Ces taux sont insoutenables pour l’Espagne, le pays ne pouvant se reposer sur une forte croissance pour assumer le coût élevé de la dette, comme durant les années 90. Le cercle vicieux est refermé sur le pays avec des taux demandés fragilisant la position budgétaire via la charge d’intérêt, justifiant en retour les craintes sur la stabilité budgétaire et donc l’exigence de taux élevés de la part des investisseurs.
L’Espagne conserve pour l’instant des notes de la part des agences de notation correctes (S&P : AA- ; Moody’s : A1). Le maintien de taux d’intérêt aussi élevé n’est pas compatible avec ces notes et ouvre donc la voie à des dégradations (donc à une nouvelle pression sur les taux).
Les investisseurs semblent attendre des annonces de la part de la nouvelle majorité issue du Parti Populaire (PP, conservateur). Pour l’instant, les positions exactes du PP sont floues. De plus, la question se pose de savoir si l’austérité pourra être la seule solution.
Une implication plus forte de la BCE est possible mais les marges de manœuvre de l’institution sont limitées par ses statuts. Le fonds Européen de Stabilité Financière pourra aider mais il est encore loin d’avoir la capacité d’agir.
Tout ceci ne plaide pas pour une amélioration rapide de la situation en Espagne.
Les taux ont explosé avec un taux 3 mois à 5,11 % et un taux 6 mois à 5,27 %. Il y a un mois, les taux étaient de 2,29 % à 3 mois et de 3,3 % à 6 mois. Les taux ont donc suivi l’explosion des spread sur les deux dernières semaines. De tels taux n’avaient pas été observés depuis le milieu des années 90. A titre de comparaison le taux 10 français est autour de 3,5 % et le taux 10 ans allemand est à 1,90 %.
Seul élément positif, la demande a été présente, le ratio de couverture (demande / offre) restant proche à 3 mois (2,9 après 3,1 en octobre) et étant nettement plus élevé à 6 mois (4,9 après 2,6 en octobre). La demande ne cesse de reculer pour la dette espagnole. Le ratio était de 1,99 en septembre puis 1,76 en octobre. Mais les taux sont très intéressants à court terme, dépassant largement les taux Euribor (Euribor 3 mois : 1,47 %). Un investisseur ne croyant pas à un défaut de l’Espagne, sur les 6 prochains mois, trouve là un bon placement.
Petite précision sur les taux monétaires (dette de maturité inférieure à 1 an). Le taux indiqué est annualisé. Il faut divisé par 4 (taux 3 mois) ou par 2 (taux 6 mois) ce taux pour obtenir le rendement effectif.
Ces adjudications sont centrales pour comprendre l’impact financier de la crise de la dette. L’augmentation des taux du marché secondaire aux intérêts payés effectivement par l’Etat se fait par ce canal. La charge de la dette pour l’Etat augmente, émission après émission.
Ces taux sont insoutenables pour l’Espagne, le pays ne pouvant se reposer sur une forte croissance pour assumer le coût élevé de la dette, comme durant les années 90. Le cercle vicieux est refermé sur le pays avec des taux demandés fragilisant la position budgétaire via la charge d’intérêt, justifiant en retour les craintes sur la stabilité budgétaire et donc l’exigence de taux élevés de la part des investisseurs.
L’Espagne conserve pour l’instant des notes de la part des agences de notation correctes (S&P : AA- ; Moody’s : A1). Le maintien de taux d’intérêt aussi élevé n’est pas compatible avec ces notes et ouvre donc la voie à des dégradations (donc à une nouvelle pression sur les taux).
Les investisseurs semblent attendre des annonces de la part de la nouvelle majorité issue du Parti Populaire (PP, conservateur). Pour l’instant, les positions exactes du PP sont floues. De plus, la question se pose de savoir si l’austérité pourra être la seule solution.
Une implication plus forte de la BCE est possible mais les marges de manœuvre de l’institution sont limitées par ses statuts. Le fonds Européen de Stabilité Financière pourra aider mais il est encore loin d’avoir la capacité d’agir.
Tout ceci ne plaide pas pour une amélioration rapide de la situation en Espagne.