Banques centrale : grande divergence entre zones


Les PMI manufacturiers du mois de mars ont été très bons en Chine et en Inde. Un élément de soutien durable pour les cours du pétrole.



Des politiques monétaires encore extrêmement accommodantes dans les grandes zones développées

Que ce soit la Fed, la BCE, la BoJ, la BoE ou bien la Banque Nationale Suisse ou encore celle du Canada, les principales banques centrales des pays développées conservent des politiques monétaires ultra-accomodantes. Les taux sont au plancher (cf. graphique) et la liquidité (base monétaire) en excès.

Si les taux n’ont pas bougé, les mesures de quantitative easing sont elles quasiment toute en voie d’extinction. Les achats d’actifs sont désormais stoppés partout (sauf au Japon) et les banquiers centraux parlent beaucoup d’ exit strategy. Cette problématique est particulièrement importante pour la Fed et la BoE du fait du montant d’actifs achetés.

Il n’en reste pas moins que les politiques monétaires ne sont pas amenées à changer rapidement de trajectoire et que l’environnement de taux bas et de liquidité excédentaire (bien qu’en réduction) va perdurer au moins jusque fin 2010.

Ailleurs les banques centrales se font plus restrictives

A l’inverse, dans les grands émergents (Chine, Inde et Brésil) et en Australie, les banques centrales sont plutôt en mode hausse de taux. En Chine, où le problème est plus lié à la liquidité bancaire qu’au niveau des taux, le ratio de réserve obligatoire a été relevé de 100 pb depuis début 2010. En Inde, la RBI a allié hausse du ratio de réserve (+75 pb) et hausse des taux directeurs (repo rate : +25 pb à 3,50 %). Au Brésil, les dernières minutes du comité central de la BCB sont sans ambigüité : hausse d’au moins de 50 pb le 28 avril prochain (8,25 % actuellement). En Australie, le taux directeur est remonté de 100 pb à 4 % depuis octobre dernier.


Une différence liée aux trajectoires d’inflation et de croissance

Bien évidemment, un tel écart de politique monétaire s’explique principalement par le rebond économique très rapide des grands pays émergents (cf. graphique) et des risques inflationnistes que ceci comporte. L’inflation est vraiment inquiétante en Inde et à la hausse au Brésil. En Australie et en Chine se sont plutôt les prix d’actifs qui posent problème. A l’inverse dans les grands pays développés, comme l’ont illustré les minutes de la Fed publié hier soir, le discours reste très prudent sur la reprise et le risque de déflation reste très présent à l’esprit des banquiers centraux.

Impact sur les marchés

En dehors de la Chine, ces divergences de trajectoires sont favorables à l’appréciation des monnaies surtout contre dollar. Ainsi, pour le dollar australien, c’est un élément qui vient renforcer le trend haussier de l’AUD contre USD impulsé par le rebond des matières premières.

Equipe Gecodia

Mercredi 7 Avril 2010