Chine : Première baisse des réserves de change depuis 1998


Les réserves de change en Chine ont reculé pour la première fois depuis la crise asiatique de 1998 mais restent de loin les plus importantes au monde.



Les réserves de change ont reculé sur les trois derniers mois de 2011, à 3 181 milliards de dollars en décembre dernier contre 3 202 milliards de dollars en septembre. Sur les 20 dernières années, la Chine n’a connu qu’un autre recul sur un trimestre, avec 111 millions $ de baisse sur le deuxième trimestre de 1998.

La Chine possède les réserves de change les plus importantes au niveau mondial, dépassant largement le Japon qui se place au deuxième rang avec environ 1 305 milliards de dollars en novembre 2011. Ces réserves ont été accumulées grâce aux excédents commerciaux générés sur les dernières décennies.

Le coup de frein actuel est lié à la forte diminution du solde commercial sur les derniers mois (48 milliards $ sur le T4 2011 contre 63 milliards $ sur le T3) mais surtout à la sortie de capitaux spéculatifs du pays et à l’appréciation du yuan.

Sur les derniers mois, les sorties de « hot money » (capitaux spéculatifs placés en actifs financiers) ont atteint des montants inédits depuis 2009, avec 84 milliards de dollars sur le troisième trimestre puis 86 milliards $ sur l’automne, selon nos estimations (via la balance commerciale, les réserves de change et les IDE).

Le yuan s’est apprécie modérément face dollar depuis septembre (1 %) et la parité euro-yuan a reculé de 8 %, ce qui permet à la banque centrale de ne plus stocker autant de liquidité internationale pour contrôler son taux de change.

Les flux de capitaux spéculatifs étaient très important entre mi-2009 et mi-2011 et alimentaient le risque sur l’inflation (augmentation de la liquidité en Chine et risque de bulles sur les prix d’actifs).

L’inflation en Chine a reculé à nouveau en décembre 2011 pour atteindre +4,1 % sur un, après +4,2 % en novembre. Si la baisse est plus modeste que sur les mois précédents, la baisse de l’inflation sous-jacente (excluant les prix les plus influencés par les matière premières) entamée en août dernier continue et s’accentue même (-0,2 point de %, à +1,6 % sur un an).

Le contexte inflationniste est donc nettement moins dangereux. La PBC pourra donc agir rapidement pour soutenir l’économie chinoise, confrontée actuellement à un ralentissement très net.

La croissance reposant encore principalement sur l’investissement, l’assouplissement au niveau du crédit (taux de réserves obligatoires) sera probablement l’instrument principal dans les prochain mois.

Équipe Gecodia.fr

Vendredi 13 Janvier 2012