Commerce extérieur en France en mai 2010 : déception du côté des exportations


Les exportations françaises ont fortement reculé en mai alors que la tendance était jusque là bonne. Un point ne fait pas une tendance mais cette faiblesse est inquiétante.



Les exportations françaises* ont lourdement chuté en mai 2010, avec -5,2 % sur le mois, à 29,9 milliards € (Md€), après +0,7 % en avril (revu à la baisse ; +1 % en 1e estimation). Il s’agit du premier mois de baisse depuis octobre dernier. Plus inquiétant, ce recul des exportations françaises efface en un seul mois près de 2 trimestres de progression. Autre illustration de ce fort mouvement de baisse, la variation sur un an passe de 17,1 % en avril à +3,0 % en mai. Du côté des importations totales (35,4 Md€), on enregistre aussi une baisse mais de seulement 1,1 %, après +0 % en avril (sur un an de 15,2 % en avril à 11,1 % en mai). Sur les derniers mois, les importations françaises montrent un dynamisme soutenu pour les produits hors pétrole. La stagnation d’avril et la baisse de mai est à relier avec la correction au niveau des cours du pétrole (72$/b actuellement contre près de 91 $/b fin avril). Ainsi, alors que les exportations corrigent nettement, la tendance reste haussière pour les importations.

Par conséquent, sur le moi de mai 2010, le déficit commercial s’est creusé à nouveau, atteignant 5,5 milliards € contre 4,26 Md€ en avril. Ceci a des implications à court terme pour l’économie de la France. En effet, de positive au T1 2010, la contribution des échanges à la croissance économique est désormais quasiment assurée de devenir négative au T2.

En effet, dans ces dernières prévisions, l’Insee attend une croissance de +0,5 % au T2 mais avec une contribution du commerce extérieur de +0,1 point de %. Au vu des résultats d’avril et mai, il est plus vraisemblable que la contribution soit autour de -0,4 point de %. Par conséquent, la croissance de la France au T2 2010 serait proche de 0,1 %. Soit pas grand-chose.

Ce résultat illustre la fragilité de la croissance en France, où la consommation des ménages ne joue plus un rôle de moteur et où les échanges qui ont fortement soutenus l’économie depuis plus d’un an sont finalement susceptibles de décevoir. Alors il ne faut pas encore paniquer sur les exportations car un point ne fait pas une tendance, mais la perte d’un coup de 6 mois de hausse rend nerveux.

* Données corrigées des variations saisonnières et en valeur

Equipe Gecodia

Mercredi 7 Juillet 2010