Crise de la dette : la Grèce rate sa cible de déficit et le chômage explose


La Grèce a prévu un plan très agressif de redressement budgétaire. La question est de savoir si il est réaliste et si la situation économique lui permettra d'en faire autant.



La Grèce a entamé un plan très sévère de réduction du déficit public. Le déficit public a déjà été réduit de 13,7 % du PIB en 2009 à 8,3 % en 2010. Le plan prévoit de dégager un excédent primaire (avant charge de la dette) de 8,1 % du PIB en 2015, contre un déficit de 4,9 % en 2009. Ceci implique sur 2011 à 2015, un ajustement cumulé de 27 milliards € sur le fonctionnement de l’Etat (cf. présentation du plan de stabilité budgétaire).

Cet excédent primaire doit permettre de rembourser une partie de la dette obligataire et des prêts UE+FMI et donc de réduire le ratio dette sur PIB. Comme nous l’avons déjà signalé, l’insolvabilité de la Grèce est liée aux besoins de refinancement sur les années à venir (jusqu’à près de 60 milliards € en 2014). En réduisant le besoin annuel de cash, ceci devrait faciliter un retour sur les marchés pour financer ce qui reste.

La question se pose du réalisme de ce plan. D’une part parce que, le gouvernement a raté sa cible sur les premiers mois de 2011. Le déficit cumulé de l’Etat grec sur janvier-avril 2011 a atteint 7,3 milliards € contre une cible à 6,9 milliards €. Rien d’alarmant encore mais la troika (UE+BCE+FMI) a signalé la nécessité d’adopter de nouvelles mesures d’austérité pour parvenir à rester dans les clous.

D’autre part, parce que la situation économique de la Grèce s’aggrave encore. Le taux de chômage (définition nationale) a atteint en mars 2011 16,2 % pour l’ensemble des actifs. Mi-2008, il était de seulement 7 %. Les jeunes sont les plus touchés : 42,5 % pour les moins de 25 ans et 22,6 % pour les 25-34 ans. Dans le même temps, l’emploi se contracte de 5,5 % sur un an. Depuis le début de la récession, 360 000 emplois ont été détruits.

Impacts économiques

Il y a un soucis entre d’un côté, un plan très agressif mais peut-être pas assez pour parvenir à dégager un excédent primaire si important d’ici à 2015. Donc, une probabilité non négligeable de devoir en faire plus. De l’autre, une situation économique très dégradée qui risque de réduire considérablement les marges de manœuvre politique, donc la possibilité d’adopter de nouvelles mesures. Bref, la crise de la dette est loin d’être terminée, même si un accord est vite trouvé sur un second plan d’aide pour la Grèce.

Équipe Gecodia.fr

Jeudi 9 Juin 2011