Croissance du PIB en Chine au T2 2010 : fort coup de frein


La croissance du PIB en Chine a fortement ralentie au T2 2010. La demande interne semble avoir le plus souffert.



La croissance du PIB en Chine a fortement ralenti au printemps 2010. D’un trimestre sur l’autre, la croissance n’a atteint que +7,8 % au T2 2010 contre +11,4 % au T1 en rythme annualisé* (NB : croissance US au T1 +2,8 %). En variation annuelle, le PIB progresse de 10,3 % sur un an, après 11,9 % au T1. Cela reste une croissance élevée mais la différence entre le T1 et le T2 est très sensible. De plus, l’on considère généralement que sous 8 % en rythme annualisé, la croissance chinoise est inférieure à son potentiel.

Avant d’aller plus loin, il convient de préciser que la Chine ne publie pas de comptes nationaux détaillés par la demande (conso, investissement et commerce extérieur) en termes réels. Ce qui ne permet donc pas d’être très précis dans ce qui va suivre.

Les raisons de ce ralentissement son principalement à relier à un coup de frein du côté de la demande interne. En effet le commerce extérieur a vraisemblablement fortement contribué à la croissance, l’excédent commercial atteignant sur l’ensemble du T2 41,2 milliards $ contre 14,3 Md$ au T1. C’est donc le couple investissement-consommation qui a freiné.

Or, et c’est plutôt une surprise, l’investissement en Chine s’est bien tenu au deuxième trimestre. Pour l’ensemble des zones urbaines, même en tenant compte de l’inflation cela reste très bon est terme de dynamique séquentielle. Si l’investissement dans la construction ralentit comme prévu, les autres postes (biens d’équipement et « autres ») sont toujours en pleine forme. Le ralentissement du crédit en Chine ne les a pas (encore) touché. Donc, au total, l’investissement (45 % du PIB) se porte mieux que nous l’attendions.


En revanche, du côté consommation, c’est l’inverse. Nous attendions une progression toujours soutenue et il semble bien que ce soit plutôt une faible hausse voire une possible contraction pour le T2 2010. Si les ventes au détail sont restées bonnes (+18,5 % sur un an), les ventes de voitures reculent, la variation passant de +111,8 % sur un an en janvier à seulement +10 % en juin. Ce mouvement incite à penser que la consommation de biens durables est en recul en Chine.

Par conséquent, après plusieurs trimestres de très forte croissance, l’économie de la Chine est bien engagée dans un mouvement de ralentissement. Celui s’avère plus rapide et brutal qu’anticipé et surtout trop concentré sur la consommation. C’est de nature à renforcer le pessimisme ambiant concernant la seconde partie de l’année au niveau de la croissance mondiale.

* Rythme annualisé = environ croissante trimestrielle x 4. On utilise cette mesure plutôt que la simple variation trimestrielle dans le petit monde des économistes.

Equipe Gecodia

Vendredi 16 Juillet 2010