Ce matin, l’émission de dettes italiennes à court terme a révélé l’ampleur de la perte de confiance des investisseurs dans les dettes des pays périphériques. Le Trésor a peiné à obtenir les 10 milliards € souhaités (faible demande) à 6 mois et 2 ans et les taux ont explosé (6 mois : 6,5 % ; 2 ans : 7,8 %).
En comparaison, le taux 30 ans de l’Allemagne est à 2,84 % et celui de la France à 4,29 %. L’échec italien rappelle celui de l’Espagne lors des émissions à 3 et 6 mois de mardi.
Les taux payés sont désormais au niveau de ceux du milieu des années 90 juste avant que ne s’enclenche le mouvement de convergence avec l’entrée dans l’euro. Le scénario d’un défaut italien sur la dette obligataire souveraine semble devenir le scénario central des marchés. En cas de défaut, les dettes à courte échéance seront les plus touchées, d’où une explosion des primes de risque.
Le marché secondaire réagit violemment. Les [taux italiens atteignent des nouveaux records]b. Les taux courts sont les plus touchés, les 2 et 5 ans progressant de plus 20 et 30 pb respectivement, à plus de 7,6 % (cf. tableau ci-dessous). Une telle hausse sur une journée n’avait pas été observée, y compris lors des tensions de la semaine dernière (100 pb = 1 %). Le taux 10 ans italien retourne à 7,6 % et le spread touche 539 pb (pas un nouveau record grâce à la hausse des taux allemands sur la semaine).
Signe que tous les pays périphériques sont dans le même bateau, les taux espagnols et belges à court terme sont aussi en forte hausse. Ainsi, le 2 ans de l’Espagne approche 6,2 % et celui de la Belgique atteint 5,6 %. Les incertitudes politiques sont fortes pour ces deux pays (programme du nouveau gouvernement espagnol encore flou, crise politique et institutionnelle en Belgique).
La relative stabilité pour les taux allemands (sauf pour le 10 ans) et les taux français montre que les pays au cœur de la zone euro ne jouent pas dans ce contexte un rôle de valeur refuge, même le Bund (cf. alerte sur l’émission allemande).
Il y a donc une sortie nette du marché des obligations publiques de la zone euro dans son ensemble avec une préférence pour le cash et une sortie de la zone euro (nette dépréciation de la monnaie unique).
La crise de liquidité pour les états européens prend forme. Le peu d’investisseurs restant pour la dette publique demandent des taux insoutenables et participent à renforcer un scénario d’un défaut à grande échelle (Italie : premier émetteur obligataire de la zone euro). L’interdépendance entraîne les pays les plus stables dans la chute.
Les eurobonds ne sont pas une réponse à cette crise car la perte de confiance touche la quasi-totalité de la dette publique de la zone euro. Que valent vraiment les garanties allemandes et françaises, alors que ces pays ont des niveaux de dette publique de 83 % et 82 % (2010 ; 85 % en zone euro) ? Un quantitative easing de la BCE est une solution plus efficace mais l’opposition allemande reste ferme.
En comparaison, le taux 30 ans de l’Allemagne est à 2,84 % et celui de la France à 4,29 %. L’échec italien rappelle celui de l’Espagne lors des émissions à 3 et 6 mois de mardi.
Les taux payés sont désormais au niveau de ceux du milieu des années 90 juste avant que ne s’enclenche le mouvement de convergence avec l’entrée dans l’euro. Le scénario d’un défaut italien sur la dette obligataire souveraine semble devenir le scénario central des marchés. En cas de défaut, les dettes à courte échéance seront les plus touchées, d’où une explosion des primes de risque.
Le marché secondaire réagit violemment. Les [taux italiens atteignent des nouveaux records]b. Les taux courts sont les plus touchés, les 2 et 5 ans progressant de plus 20 et 30 pb respectivement, à plus de 7,6 % (cf. tableau ci-dessous). Une telle hausse sur une journée n’avait pas été observée, y compris lors des tensions de la semaine dernière (100 pb = 1 %). Le taux 10 ans italien retourne à 7,6 % et le spread touche 539 pb (pas un nouveau record grâce à la hausse des taux allemands sur la semaine).
Signe que tous les pays périphériques sont dans le même bateau, les taux espagnols et belges à court terme sont aussi en forte hausse. Ainsi, le 2 ans de l’Espagne approche 6,2 % et celui de la Belgique atteint 5,6 %. Les incertitudes politiques sont fortes pour ces deux pays (programme du nouveau gouvernement espagnol encore flou, crise politique et institutionnelle en Belgique).
La relative stabilité pour les taux allemands (sauf pour le 10 ans) et les taux français montre que les pays au cœur de la zone euro ne jouent pas dans ce contexte un rôle de valeur refuge, même le Bund (cf. alerte sur l’émission allemande).
Il y a donc une sortie nette du marché des obligations publiques de la zone euro dans son ensemble avec une préférence pour le cash et une sortie de la zone euro (nette dépréciation de la monnaie unique).
La crise de liquidité pour les états européens prend forme. Le peu d’investisseurs restant pour la dette publique demandent des taux insoutenables et participent à renforcer un scénario d’un défaut à grande échelle (Italie : premier émetteur obligataire de la zone euro). L’interdépendance entraîne les pays les plus stables dans la chute.
Les eurobonds ne sont pas une réponse à cette crise car la perte de confiance touche la quasi-totalité de la dette publique de la zone euro. Que valent vraiment les garanties allemandes et françaises, alors que ces pays ont des niveaux de dette publique de 83 % et 82 % (2010 ; 85 % en zone euro) ? Un quantitative easing de la BCE est une solution plus efficace mais l’opposition allemande reste ferme.
© www.gecodia.fr | ||||||||
Obligatations zone euro | 25/11/11 | 24/11/11 | ||||||
Taux des obligations d'Etat | 2 ans | 5 ans | 10 ans | 30 ans | 2 ans | 5 ans | 10 ans | 30 ans |
Allemagne | 0.45 | 1.30 | 2.21 | 2.84 | 0.45 | 1.27 | 2.13 | 2.81 |
France | 1.97 | 3.04 | 3.72 | 4.29 | 1.98 | 3.12 | 3.76 | 4.34 |
Italie | 7.63 | 7.84 | 7.60 | 7.34 | 7.40 | 7.53 | 7.42 | 7.37 |
Espagne | 6.18 | 6.28 | 6.77 | 7.12 | 5.86 | 6.07 | 6.81 | 7.13 |
Belgique | 5.51 | 5.76 | 5.89 | 5.89 | 5.25 | 5.68 | 5.77 | 5.83 |
Grece | 104.04 | 45.76 | 36.62 | 22.57 | 102.68 | 45.36 | 35.80 | 19.30 |
Pays Bas | 1.03 | 2.10 | 2.75 | 2.93 | 1.13 | 2.08 | 2.73 | 2.94 |
Autriche | 2.06 | 3.58 | 4.04 | 4.32 | 1.92 | 3.42 | 3.98 | 4.27 |
Portugal | 17.88 | 16.08 | 12.89 | 10.14 | 15.97 | 15.23 | 11.83 | 9.40 |
Irlande | 10.76 | 9.83 | 9.74 | - | 9.98 | 10.17 | 9.87 | - |
Finlande | 0.88 | 2.31 | 3.04 | - | 0.94 | 2.30 | 3.02 | - |
Noir : baisse ou stable / rouge : hausse | ||||||||
25/11/11 | Variation (jour) | |||||||
Spread avec le bund Allemand (pb) | 2 ans | 5 ans | 10 ans | 30 ans | 2 ans | 5 ans | 10 ans | 30 ans |
France | 152 | 174 | 151 | 145 | -1 | -12 | -13 | -9 |
Italie | 718 | 653 | 539 | 450 | 23 | 28 | 10 | -6 |
Espagne | 573 | 497 | 455 | 428 | 32 | 17 | -12 | -4 |
Belgique | 506 | 445 | 367 | 305 | 27 | 4 | 4 | 2 |
Grece | 10 359 | 4 446 | 3 441 | 1 973 | 136 | 37 | 75 | 324 |
Pays Bas | 58 | 80 | 54 | 9 | -11 | -2 | -6 | -4 |
Autriche | 161 | 228 | 183 | 148 | 14 | 13 | -2 | 2 |
Portugal | 1 743 | 1 478 | 1 068 | 730 | 191 | 82 | 98 | 71 |
Irlande | 1 031 | 853 | 753 | - | 79 | -37 | -21 | - |
Finlande | 43 | 101 | 83 | - | -6 | -3 | -6 | - |
100 pb = 1 % | Vert : resserement du spread | |||||||
Rouge : écartement du spread |