Les indices PMI pour l’industrie mondiale publiés hier ont souligné une forte pression sur les coûts dans les entreprises. Ainsi, l’indice ISM sur les prix à la production a atteint un plus haut de 1975 aux USA, à 81,5 points (plus l’indice est haut plus l’inflation observée par les entreprises est élevée). L’ensemble des prix des matières premières et des inputs progresse (on note même une pénurie pour les composantes électroniques). Cette pression existe pour les pays développés et les pays émergents, avec des hausses de prix importantes depuis plusieurs mois en Inde (indice à 66,1 points en janvier) et en Chine (69,3 points). Une autre illustration en est donnée par les prix à la production pour la zone euro, en hausse de 5,3 % sur un an en décembre 2010, au plus haut depuis fin 2008.
Comme nous l’avons précisé hier, cette poussée ne se retrouve que dans les prix alimentaires et des produits liés à l’énergie mais pas dans les prix à la consommation sous-jacent dans l’OCDE. Est-ce seulement une question de temps ? Va-t-on assister à une reprise forte de l’inflation par les coûts ? Cela semble encore peu probable.
Comme nous l’avons précisé hier, cette poussée ne se retrouve que dans les prix alimentaires et des produits liés à l’énergie mais pas dans les prix à la consommation sous-jacent dans l’OCDE. Est-ce seulement une question de temps ? Va-t-on assister à une reprise forte de l’inflation par les coûts ? Cela semble encore peu probable.
D’une part, les salaires (premiers postes de coûts) suivaient le mouvement de hausse de l’inflation, que ce soit en Europe ou aux USA. La boucle prix-salaire est actuellement plombée par un niveau très élevé du taux de chômage dans toutes les économies développées. Un tel excès de capacité pèse sur la capacité de négociation des salariés en place mais surtout les personnes au chômage retrouvent des emplois moins bien payés. Ainsi, la modération salariale se met en place, limitant la pression sur la masse salariale (premier poste de dépenses des entreprises).
D’autre part, les entreprises restaurent leur marge aux USA et en zone euro. Comme l’illustre le graphique ci-contre, la part des profits (EBE hors consommation du capital) dans la valeur ajoutée remonte. Il revient aux USA à son niveau d’avant crise. Les entreprises européennes restent un ton en dessous en termes de profitabilité mais le niveau n’est pas si éloigné de la moyenne des 10 dernières années. Ce contexte laisse donc des marges de manœuvre aux entreprises pour ne pas répercuter les hausses de prix.
D’autant plus que le contexte de ventes reste incertain. La hausse des prix alimentaires et énergétiques, si elle se prolonge, va peser sur le pouvoir d’achat des ménages. Ceci incite les entreprises à la modération dans la fixation des prix.
Une nouvelle fois, rappelons nous qu’en 2008, la récession américaine avait débuté bien avant que Lehmann fasse faillite, avec un repli de la consommation des ménages dès le début de l’année 2008. Le choc sur le pouvoir d’achat en fut responsable.
Par conséquent, le risque de voir l’inflation dans les pays développés déraper à court et même à moyen terme semble encore très limité. Un tel dérapage ne pourra être qu’une combinaison assez improbable de forte croissance, d’erreur de politiques monétaires (Fed et BCE laissant des taux directeurs trop bas) et de marché du travail en rapide amélioration.
D’autant plus que le contexte de ventes reste incertain. La hausse des prix alimentaires et énergétiques, si elle se prolonge, va peser sur le pouvoir d’achat des ménages. Ceci incite les entreprises à la modération dans la fixation des prix.
Une nouvelle fois, rappelons nous qu’en 2008, la récession américaine avait débuté bien avant que Lehmann fasse faillite, avec un repli de la consommation des ménages dès le début de l’année 2008. Le choc sur le pouvoir d’achat en fut responsable.
Par conséquent, le risque de voir l’inflation dans les pays développés déraper à court et même à moyen terme semble encore très limité. Un tel dérapage ne pourra être qu’une combinaison assez improbable de forte croissance, d’erreur de politiques monétaires (Fed et BCE laissant des taux directeurs trop bas) et de marché du travail en rapide amélioration.