L’indice PMI* officiel en Chine pour le mois de juillet 2010 a encore reculé. Le PMI perd 0,9 point à 51,2 points (52,1 pts en juin), proche du niveau attendu par le consensus (51,4 pts). Il s’agit du 3e mois consécutif de baisse et la correction est importante par rapport au point haut de décembre dernier (56,6 points). Pour le PMI HSBC (moins regardé mais plus persistant dans les tendances), l’histoire est la même mais en plus noire, avec un indice passant sous la barre des 50 points séparant contraction et expansion de l’activité industrielle en juillet, à 49,4 points (-1 pt par rapport à juin). La encore, la tendance à la baisse est persistante et la chute importante (57,4 pts en janvier).
Il y a deux éléments à avoir en tête pour bien comprendre ce mouvement. D’une part, il y a un repli saisonnier habituel en cette période pour les indices PMI qui font qu’une partie de la correction actuelle est « normale ». D’autre part, les nettes dégradations des jugements portés sur les nouvelles commandes (totales ou étrangères), sur les prix des inputs ou sur l’emploi montrent qu’un mouvement de fond est aussi à l’œuvre. Plus particulièrement, les commandes reviennent sous les 50 points dans l’indice officiel ce qui n’a jamais été observé auparavant en cette période en dehors de l’été 2008. Or, inutile de rappeler ce qui s’est passé en septembre 2008…
Ainsi, ces enquêtes sont inquiétantes. Le signal doit encore être confirmé mais il pointe vers un ralentissement économique plus prononcé que dans le scénario que nous avons tracé concernant les perspectives économiques en Chine pour 2010-2011. En effet, le coup de frein n’est pour l’instant pas graduel mais plus brutal. Notamment, comme nous le soulignions lors de la publication des chiffres du PIB du T2 2010, la consommation en Chine semble fléchir ce qui n’est vraiment pas bon.
Outre le fait que la croissance pourrait tomber sous son potentiel en rythme trimestriel (gros danger pour la zone euro via les exportations, cf. perspectives économiques pour la zone euro 2010-2010) ceci pourrait conduire à un nouveau relâchement de la politique monétaire en Chine, soit en clair à stimuler encore l’économie chinoise via le crédit. A court terme, ce sera positif, mais à plus long terme, ce yoyotement entre durcissement et assouplissement des conditions d’accès au crédit conduira à une montée des créances douteuses et à une déstabilisation du système financier chinois. Au final, la fragilité actuelle en Chine est une nouvelle preuve des cicatrices profondes laissées par la crise financière et du caractère instable de la reprise enclenchée depuis mi-2009.
* Le PMI manufacturier est un indice très regardé par les marchés et les économistes car il donne une très bonne approximation de la croissance du PIB. Un PMI au-dessus de 50 points indique que le secteur croît. Plus le PMI s’écarte de 50 points, plus la croissance est forte. De plus, les PMI comportent des questions sur les origines de la croissance (commandes totales et étrangères), l’emploi, les prix (prix à la production, prix à la vente) et les stocks.
Il y a deux éléments à avoir en tête pour bien comprendre ce mouvement. D’une part, il y a un repli saisonnier habituel en cette période pour les indices PMI qui font qu’une partie de la correction actuelle est « normale ». D’autre part, les nettes dégradations des jugements portés sur les nouvelles commandes (totales ou étrangères), sur les prix des inputs ou sur l’emploi montrent qu’un mouvement de fond est aussi à l’œuvre. Plus particulièrement, les commandes reviennent sous les 50 points dans l’indice officiel ce qui n’a jamais été observé auparavant en cette période en dehors de l’été 2008. Or, inutile de rappeler ce qui s’est passé en septembre 2008…
Ainsi, ces enquêtes sont inquiétantes. Le signal doit encore être confirmé mais il pointe vers un ralentissement économique plus prononcé que dans le scénario que nous avons tracé concernant les perspectives économiques en Chine pour 2010-2011. En effet, le coup de frein n’est pour l’instant pas graduel mais plus brutal. Notamment, comme nous le soulignions lors de la publication des chiffres du PIB du T2 2010, la consommation en Chine semble fléchir ce qui n’est vraiment pas bon.
Outre le fait que la croissance pourrait tomber sous son potentiel en rythme trimestriel (gros danger pour la zone euro via les exportations, cf. perspectives économiques pour la zone euro 2010-2010) ceci pourrait conduire à un nouveau relâchement de la politique monétaire en Chine, soit en clair à stimuler encore l’économie chinoise via le crédit. A court terme, ce sera positif, mais à plus long terme, ce yoyotement entre durcissement et assouplissement des conditions d’accès au crédit conduira à une montée des créances douteuses et à une déstabilisation du système financier chinois. Au final, la fragilité actuelle en Chine est une nouvelle preuve des cicatrices profondes laissées par la crise financière et du caractère instable de la reprise enclenchée depuis mi-2009.
* Le PMI manufacturier est un indice très regardé par les marchés et les économistes car il donne une très bonne approximation de la croissance du PIB. Un PMI au-dessus de 50 points indique que le secteur croît. Plus le PMI s’écarte de 50 points, plus la croissance est forte. De plus, les PMI comportent des questions sur les origines de la croissance (commandes totales et étrangères), l’emploi, les prix (prix à la production, prix à la vente) et les stocks.