La stabilité du système bancaire européen en question


La crise de la dette menace les banques européennes. Le système bancaire européen présente des points faibles, y compris en Allemagne et en France.



Le système bancaire européen est sous pression. L’incertitude sur l’ampleur des pertes liées à la crise de la dette est extrême et la confiance s’évapore rapidement. Les cours de courses chutent, notamment pour les banques françaises sont en chute libre depuis le mois de juillet (autour de -50 % ).

L’exposition à la dette souveraine des PIIGS+B (Italie, Espagne, Belgique, Portugal, Irlande et Grèce) pour le système bancaire européen est évidemment massive. Pour les systèmes bancaires d’importance systémique (Allemagne, France, Italie, Espagne, Belgique), les banques étaient exposées à hauteur de plus de 850 milliards € aux PIIGS+B, en incluant la dette italienne (resp. espagnoles, belges) détenue par les banques italiennes (resp. espagnoles, belges).

Même si l’ensemble de cette dette n’est pas menacé de défaut, les portefeuilles souffrent de la dévalorisation croissante des obligations avec l’écartement sans cesse croissant des spreads. L’incertitude étant totale sur l’ampleur des pertes, donc sur la « vraie » solvabilité des banques, le système se retrouve au bord de la crise de liquidité.

Pour juger du risque sur le bilan bancaire, on peut regarder un ratio assez simple, le rapport entre le total du bilan et les fonds propres (capital + réserves / bilan, cf. graphique). Les banques italiennes et espagnoles ont nettement augmenté ce ratio sur les derniers trimestres (respectivement +2,3 point de % et +1,9 point de %). En revanche, les ratios allemand et français n’ont progressé que de 0,6 point de %. La sous-capitalisation du système bancaire allemand (surtout des banques régionales publiques Landesbanken) est d’ailleurs un problème récurrent des 10 dernières années.

Pourquoi est-ce important

Le faible degré de préparation des systèmes bancaires allemand et français forme un terreau très favorable au déclenchement à une crise de la liquidité majeure. Un nouveau credit crunch, partant cette fois d’Europe, mettrait l’économie mondiale à genoux. Le double dip gagne en probabilité.

Équipe Gecodia.fr

Lundi 12 Septembre 2011