La vigoureuse reprise chinoise a continué au T4 2009


Le PIB chinois a crû de 10,7 % sur un an au 4e trimestre. 2009 fut l’année de l’investissement et de la consommation. En 2010, commerce extérieur et consommation permettront de maintenir une croissance élevée.



Croissance en Chine
Croissance en Chine
L’économie chinoise confirme sa reprise en V au 4e trimestre de 2009. Le PIB a crû de 10,7 % sur un an, au 3e trimestre. D’un trimestre sur l’autre, la croissance a atteint 10,3 % (taux annualisé) entre le T3 et le T4 (pour mémoire au T3 US : +3,5 % ; zone euro : 1.5 %), bien loin des niveaux de la fin 2008 et début 2009. Sur l’ensemble de l’année 2009, la croissance (+8,7 %) a donc dépassé l’objectif de 8 % fixé par le gouvernement fin 2008.

Cette croissance a largement reposé sur la demande interne. Ceci constitue une nette différence par rapport à la période précédente de forte croissance (2005-2007), où le commerce extérieur tirait l’activité. Sur 2009, la contribution des échanges à la croissance a été négative, les importations progressant vivement.

Durant cette année le principal moteur a été l’investissement. Il a été stimulé par une impulsion monétaire sans précédent (expansion record du crédit bancaire, baisse de taux) et le plan de relance. L’investissement dans la construction a prédominé, à la fois via l’immobilier et via les dépenses d’infrastructures. L’investissement productif, certes aussi en croissance, est resté plus en retrait.

Toutefois, la relance de la consommation a accompagné le mouvement. Le pouvoir d’achat a profité d’une reprise sur le marché du travail, d’une croissance soutenue des salaires, d’une inflation négative mais aussi d’incitations fiscales (achats de biens durables, notamment voitures). Par conséquent, après une première partie de l’année médiocre, les dépenses de ménages se sont nettement redressées (zones urbaines : +12.4% en rythme trimestriel annualisé au T4 contre +6.2% au T1).

En 2010, il semble que ce modèle de croissance, qui a accentué le déséquilibre d’une économie déjà trop axée investissement avant la crise, soit amené à évoluer. La diminution de l’impulsion provenant du crédit (nouveaux durcissements de la politique monétaire) et une action ferme des pouvoirs publics pour freiner l’activité dans l’immobilier (régulations, taxation…) va peser sur l’investissement. Toutefois, l’importance de la commande publique permettrait de réaliser un atterrissage en douceur de ce côté.

Dans ces conditions, afin de maintenir une croissance forte, la Chine aurait besoin d’une consommation dynamique. Dans quelle mesure ceci sera possible, cela est encore incertain. Néanmoins, le haut niveau d’épargne et la progression des revenus réels à la fois en zone urbaines et rurales,donnent des marges de manœuvre. En outre, les dépenses publiques dans la santé et la sécurité sociale permettraient de faire du levier sur la consommation.

Enfin, après une mauvaise année 2009, les échanges seront à nouveau moteurs, après une année 2009 où les exportations chinoises ont été à la traîne comparées à celles d’autres pays asiatiques. Un raison de plus pour le gouvernement pour attendre avant de laisser le Yuan s’apprécier à nouveau.

Guillaume Guidoni

Jeudi 21 Janvier 2010


Tags : BRIC, croissance, PIB

Regionalytics® Un accès rapide simple et interactif aux données locales