Le déficit budgétaire de l’État en France en août 2011 a atteint 102,8 milliards € (cumulé sur l’année), contre 122,1 milliards € l’année dernière à la même période. La dette publique négociable française reste à 1 308 milliards € (y compris dette à court terme), soit une augmentation de 79 milliards € depuis la fin 2010. Ces statistiques n’incluent ni les organismes de sécurité sociale ni les collectivités locales.
Pour le détail sur les postes de la situation budgétaire mensuelle de l’Etat, voir le tableau ci-dessous.
En août 2011, les recettes fiscales ont atteint 172,0 milliards €, en hausse de 2,6 % sur un an. Les gains proviennent principalement de la TVA (+3,2 %, à 86,9 milliards €). Les impôts sur le revenu et les sociétés sont aussi en nette croissance, conséquence d’une année 2010 positive pour la croissance et les revenus. Depuis plusieurs mois la croissance des recettes s’affaiblit, conséquence du ralentissement de la croissance depuis le début de l’année.
Les dépenses générales de l’Etat français atteignent 243,0 milliards €. Le recul sur un an est net (-10,1 %). La fin des dépenses sur les investissements d’avenir et de la compensation lié à la fin de la taxe professionnelle expliquent entièrement cette forte baisse. En excluant cet effet technique, les dépenses auraient augmenté de 3,6 %. Les dépenses de masse salariale (1er poste) et de fonctionnement (3e poste) restent dynamiques. Parmi les principaux postes, c'est la charge d’intérêt qui enregistre la plus forte hausse (+18 %, à 30,2 milliards €).
Le compte spécial voit son déficit augmenter à nouveau, à 31,8 milliards €. Ce sont principalement les avances aux collectivités locales qui font exploser ce compte (et plus marginalement les prêts à la Grèce). Si ces sommes ne rentrent pas dans le calcul du déficit publique « total » (transfert entre administrations), elles doivent quand même être financées par l’Etat (impact sur la dette publique).
Si l’on exclut le compte spécial, le déficit atteint 71,0 milliards € en août 2011, soit une réduction de 29,6 milliards sur un an. Ce résultat est compatible avec la cible fixée par le gouvernement pour le déficit public de la France cette année (5,7 % du PIB y compris collectivité locale et sécurité sociale).
Côté dette, pour l’Etat uniquement, le niveau touche désormais 66 % du PIB. Cette charge va encore progresser, le besoin de financement restant massif.
Pourquoi est-ce important ?
Le gouvernement français tient pour l’instant son objectif de réduction de déficit public pour 2011. Cependant, c’est en se reposant sur le plus facile (fin des dépenses exceptionnelles de 2010) que ce résultat est obtenu.
Or, le ralentissement économique va persister. Les recettes perdent déjà en vigueur. Côté dépenses, la charge de la dette s’alourdit à grande vitesse et il y a peu d’effort concret pour limiter la dérive des dépenses de fonctionnement.
Pour l"instant, la France n'a pas perdu la confiance des investisseurs. Toutefois, il paraît peu raisonnable de penser que le marché obligataire laissera la bride sur le cou. De plus, les agences de notation devraient commencer dans les prochains mois à placer la France sous surveillance. Même si une dégradation avant les élections est improbable, un dérapage début 2012 et de dispendieuses promesses rendraient ensuite inévitable une perte du AAA de la France.
C’est donc pour le budget 2012 que la cible de déficit (actuellement à 4,5 %) sera plus difficile à atteindre. Les vrais problèmes commencent maintenant pour la stabilité budgétaire de l’Etat en France.
Pour le détail sur les postes de la situation budgétaire mensuelle de l’Etat, voir le tableau ci-dessous.
En août 2011, les recettes fiscales ont atteint 172,0 milliards €, en hausse de 2,6 % sur un an. Les gains proviennent principalement de la TVA (+3,2 %, à 86,9 milliards €). Les impôts sur le revenu et les sociétés sont aussi en nette croissance, conséquence d’une année 2010 positive pour la croissance et les revenus. Depuis plusieurs mois la croissance des recettes s’affaiblit, conséquence du ralentissement de la croissance depuis le début de l’année.
Les dépenses générales de l’Etat français atteignent 243,0 milliards €. Le recul sur un an est net (-10,1 %). La fin des dépenses sur les investissements d’avenir et de la compensation lié à la fin de la taxe professionnelle expliquent entièrement cette forte baisse. En excluant cet effet technique, les dépenses auraient augmenté de 3,6 %. Les dépenses de masse salariale (1er poste) et de fonctionnement (3e poste) restent dynamiques. Parmi les principaux postes, c'est la charge d’intérêt qui enregistre la plus forte hausse (+18 %, à 30,2 milliards €).
Le compte spécial voit son déficit augmenter à nouveau, à 31,8 milliards €. Ce sont principalement les avances aux collectivités locales qui font exploser ce compte (et plus marginalement les prêts à la Grèce). Si ces sommes ne rentrent pas dans le calcul du déficit publique « total » (transfert entre administrations), elles doivent quand même être financées par l’Etat (impact sur la dette publique).
Si l’on exclut le compte spécial, le déficit atteint 71,0 milliards € en août 2011, soit une réduction de 29,6 milliards sur un an. Ce résultat est compatible avec la cible fixée par le gouvernement pour le déficit public de la France cette année (5,7 % du PIB y compris collectivité locale et sécurité sociale).
Côté dette, pour l’Etat uniquement, le niveau touche désormais 66 % du PIB. Cette charge va encore progresser, le besoin de financement restant massif.
Pourquoi est-ce important ?
Le gouvernement français tient pour l’instant son objectif de réduction de déficit public pour 2011. Cependant, c’est en se reposant sur le plus facile (fin des dépenses exceptionnelles de 2010) que ce résultat est obtenu.
Or, le ralentissement économique va persister. Les recettes perdent déjà en vigueur. Côté dépenses, la charge de la dette s’alourdit à grande vitesse et il y a peu d’effort concret pour limiter la dérive des dépenses de fonctionnement.
Pour l"instant, la France n'a pas perdu la confiance des investisseurs. Toutefois, il paraît peu raisonnable de penser que le marché obligataire laissera la bride sur le cou. De plus, les agences de notation devraient commencer dans les prochains mois à placer la France sous surveillance. Même si une dégradation avant les élections est improbable, un dérapage début 2012 et de dispendieuses promesses rendraient ensuite inévitable une perte du AAA de la France.
C’est donc pour le budget 2012 que la cible de déficit (actuellement à 4,5 %) sera plus difficile à atteindre. Les vrais problèmes commencent maintenant pour la stabilité budgétaire de l’Etat en France.
Budget de l'Etat en France
© www.gecodia.fr | Situation mensuelle du budget de l'Etat | ||||||||
Données annuelles | Données mensuelles | ||||||||
En fin d'année | Var. | Cumul jusqu'à août | Var. annuelle | ||||||
Recettes | 2009 | 2010 | 2011* | prévue | 2009 | 2010 | 2011 | 2010 | 2011 |
Recettes fiscales | 214.3 | 253.6 | 252.0 | -0.6% | 130.1 | 155.6 | 159.7 | 19.6% | 2.6% |
Impôt sur le revenu | 46.7 | 47.4 | 51.8 | 9.2% | 28.9 | 29.7 | 31.1 | 2.7% | 4.5% |
Impôt sur les sociétés | 20.9 | 32.9 | 40.6 | 23.5% | 2.9 | 13.4 | 18.0 | 358.5% | 33.6% |
TIPP | 14.9 | 14.2 | 14.1 | -0.9% | 9.6 | 9.4 | 9.3 | -2.8% | -0.5% |
TVA | 118.4 | 127.3 | 132.3 | 3.9% | 76.3 | 83.8 | 86.9 | 10.0% | 3.6% |
Autres recettes fiscales | 13.3 | 31.8 | 13.3 | -58.2% | 12.4 | 19.3 | 14.5 | 55.4% | -24.6% |
Recettes non fiscales** | 19.5 | 18.2 | 16.6 | -8.5% | 10.0 | 12.0 | 10.1 | 20.7% | -16.4% |
Recettes du budget général | 237.2 | 274.9 | 271.8 | -1.1% | 141.5 | 169.5 | 172.0 | 19.8% | 1.5% |
Dépenses | 2009 | 2010 | 2011* | 2009 | 2010 | 2011 | 2010 | 2011 | |
Dotations des pouvoirs publics | 1.0 | 1.0 | - | 1.0 | 1.0 | 1.0 | 0.0% | 0.4% | |
Masse salariale | 119.2 | 117.8 | - | 80.1 | 78.5 | 79.6 | -2.0% | 1.4% | |
Fonctionnnement | 43.1 | 43.8 | - | 26.0 | 28.4 | 31.2 | 9.3% | 9.9% | |
Charges de la dette | 37.6 | 40.5 | - | 23.1 | 25.7 | 30.2 | 11.0% | 17.6% | |
Investissement | 15.1 | 12.8 | - | 9.7 | 6.3 | 7.2 | -34.9% | 14.8% | |
Intervention | 74.3 | 74.0 | - | 46.6 | 46.9 | 44.4 | 0.7% | -5.4% | |
Opérations financières | 0.6 | 0.3 | - | 0.3 | 0.2 | 0.3 | -40.1% | 62.5% | |
Programme d'investissement d'avenir | - | 32.4 | - | - | 14.5 | - | - | - | |
Dépenses du budget général | 290.9 | 322.8 | 291.1 | -9.8% | 186.7 | 201.4 | 193.9 | 7.8% | -3.7% |
Prélèvements sur recettes | 76.2 | 102.9 | 73.6 | -28.5% | 51.2 | 68.7 | 49.1 | 34.3% | -28.6% |
Transferts aux collectivités locales | 56.2 | 52.9 | - | 38.6 | 35.5 | 36.9 | -8.0% | 3.9% | |
Compensation perte de taxe pro. | - | 32.4 | - | - | 21.2 | - | - | - | |
Transferts à l'Union Européenne | 20.0 | 17.6 | - | 12.6 | 12.1 | 12.2 | -4.4% | 1.5% | |
Dépenses totales | 367.1 | 425.7 | 364.6 | -14.3% | 237.9 | 270.1 | 243.0 | 13.5% | -10.1% |
Comptes spéciaux | 2009 | 2010 | 2011* | 2009 | 2010 | 2011 | 2010 | 2011 | |
Solde des comptes spéciaux | -8.1 | 2.0 | -2.9 | - | -30.9 | -21.5 | -31.8 | -30.4% | 47.8% |
Solde du budget de l'Etat | 2009 | 2010 | 2011* | 2009 | 2010 | 2011 | 2010 | 2011 | |
Solde du budget général | -53.7 | -47.9 | -19.2 | -59.9% | -45.2 | -31.8 | -21.8 | -29.6% | -31.4% |
Solde du budget hors comptes spéciaux | -129.9 | -150.8 | -92.8 | -38.5% | -96.4 | -100.6 | -71.0 | 4.3% | -29.5% |
Solde total | -138.0 | -148.8 | -95.7 | -35.7% | -127.4 | -122.1 | -102.8 | -4.1% | -15.8% |
Source : Ministère du budget | * Tel que prévu dans le PLF 2011 | ** Grand emprunt en 2010 |