L’Italie a encore du payer des taux records pour emprunter à moyen et long terme ce matin, avec des niveaux supérieurs à 7,5 % à 10 ans et 7,8 % à 3 ans. Après l’échec déjà enregistré sur de la dette à plus court terme la semaine dernière (taux 6 mois : 6,5 % ; 2 ans : 7,8 %), ceci illustre la matérialisation dans le marché des anticipations grandissantes d’un défaut de l’Italie sur sa dette obligataire. Les investisseurs demandent des primes très élevées sur les échéances courtes, car ces dernières sont les plus exposées à un éventuel « évènement de crédit » de l’Etat italien.
En comparaison, le taux 30 ans de l’Allemagne est proche de 3% et celui de la France à 4,1 %. Les taux payés sont désormais revenus à ce qu’ils étaient au milieu des années 90 avant que le processus d’entrée dans l’euro ne permettent aux taux de converger vers ceux de l’Allemagne.
Bizarrement, le marché secondaire n’a pas été impacté par ces opérations. Les [taux italiens restent sur leur records]b d’hier (cf. tableau ci-dessous) mais se replient légèrement par rapport à ce matin. Le taux 10 ans italien est sous les 7,6 % et le spread revient à 527 pb (100 pb = 1 %).
Les taux espagnols et belges sont en baisse, notamment à 2 et 5 ans. La Belgique enregistre les mouvements les plus marqués, surtout à 2 et 5 ans. L’amélioration des perspectives politiques, avec la formation d’un gouvernement et l’adoption de mesures d’austérité importantes pour 2012 et 2013, a finalement eu un impact significatif sur le marché obligataire.
La France est dans le même mouvement mais plus modérément. Le taux 10 ans revient à 3,5 %. Les spreads perdent autour de 15 pb par rapport à hier, ce qui ramène l’écart entre l’OAT et le Bund à 10 ans à 124 pb au plus bas depuis fin octobre.
Seuls les taux allemands progressent aujourd’hui. Le Bund 10 ans approche 2,3 %, au plus haut depuis l’été. Le pays conserve des taux historiquement bas (cf. taux sur longue période) mais est pénalisé par le reflux de l’aversion pour le risque sur les autres obligations publiques ainsi que par une anticipation croissante que le coût de la crise sera aussi sensible en Allemagne (qu’elle se règle bien ou non).
Cette relative amélioration sur le marché obligataire (relative car les taux restent insoutenables pour l’Italie et ne sont pas loin de l’être pour l’Espagne) tient à peu de chose : des annonces probables de l’Eurogroupe sur l’utilisation du Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) et sur la gouvernance économique de la zone euro ; une demande toujours présente pour les obligations italiennes ; des rumeurs d’une intervention du FMI pour stabiliser l’Italie (plan à hauteur de 400 à 600 milliards €).
Mais, tout ceci semble trop tenu pour permettre un allègement durable de la tension. D’une part parce que la demande pour les obligations italiennes existe mais avec des primes de risque impossibles à assumer à moyen terme. D’autre part parce qu’une aide à l’Italie est largement en dehors des moyens du FMI ou du FESF. Enfin, l’adoption d’un cadre budgétaire commun arrive un peu trop tard, la dette publique italienne dépassant 120 % du PIB (selon les critères de Maatricht).
En comparaison, le taux 30 ans de l’Allemagne est proche de 3% et celui de la France à 4,1 %. Les taux payés sont désormais revenus à ce qu’ils étaient au milieu des années 90 avant que le processus d’entrée dans l’euro ne permettent aux taux de converger vers ceux de l’Allemagne.
Bizarrement, le marché secondaire n’a pas été impacté par ces opérations. Les [taux italiens restent sur leur records]b d’hier (cf. tableau ci-dessous) mais se replient légèrement par rapport à ce matin. Le taux 10 ans italien est sous les 7,6 % et le spread revient à 527 pb (100 pb = 1 %).
Les taux espagnols et belges sont en baisse, notamment à 2 et 5 ans. La Belgique enregistre les mouvements les plus marqués, surtout à 2 et 5 ans. L’amélioration des perspectives politiques, avec la formation d’un gouvernement et l’adoption de mesures d’austérité importantes pour 2012 et 2013, a finalement eu un impact significatif sur le marché obligataire.
La France est dans le même mouvement mais plus modérément. Le taux 10 ans revient à 3,5 %. Les spreads perdent autour de 15 pb par rapport à hier, ce qui ramène l’écart entre l’OAT et le Bund à 10 ans à 124 pb au plus bas depuis fin octobre.
Seuls les taux allemands progressent aujourd’hui. Le Bund 10 ans approche 2,3 %, au plus haut depuis l’été. Le pays conserve des taux historiquement bas (cf. taux sur longue période) mais est pénalisé par le reflux de l’aversion pour le risque sur les autres obligations publiques ainsi que par une anticipation croissante que le coût de la crise sera aussi sensible en Allemagne (qu’elle se règle bien ou non).
Cette relative amélioration sur le marché obligataire (relative car les taux restent insoutenables pour l’Italie et ne sont pas loin de l’être pour l’Espagne) tient à peu de chose : des annonces probables de l’Eurogroupe sur l’utilisation du Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) et sur la gouvernance économique de la zone euro ; une demande toujours présente pour les obligations italiennes ; des rumeurs d’une intervention du FMI pour stabiliser l’Italie (plan à hauteur de 400 à 600 milliards €).
Mais, tout ceci semble trop tenu pour permettre un allègement durable de la tension. D’une part parce que la demande pour les obligations italiennes existe mais avec des primes de risque impossibles à assumer à moyen terme. D’autre part parce qu’une aide à l’Italie est largement en dehors des moyens du FMI ou du FESF. Enfin, l’adoption d’un cadre budgétaire commun arrive un peu trop tard, la dette publique italienne dépassant 120 % du PIB (selon les critères de Maatricht).
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Obligatations zone euro | 29/11/2011 | 28/11/2011 | ||||||
Taux des obligations d'Etat | 2 ans | 5 ans | 10 ans | 30 ans | 2 ans | 5 ans | 10 ans | 30 ans |
Allemagne | 0.44 | 1.38 | 2.29 | 2.95 | 0.46 | 1.34 | 2.25 | 2.90 |
France | 1.64 | 2.78 | 3.52 | 4.11 | 1.82 | 2.90 | 3.63 | 4.22 |
Italie | 7.24 | 7.75 | 7.56 | 7.28 | 7.37 | 7.66 | 7.55 | 7.23 |
Espagne | 5.59 | 5.84 | 6.49 | 6.73 | 5.80 | 6.12 | 6.61 | 6.99 |
Belgique | 4.28 | 4.90 | 5.32 | 5.53 | 4.76 | 5.31 | 5.61 | 5.74 |
Grece | 109.94 | 45.89 | 36.39 | 20.28 | 113.48 | 45.88 | 36.38 | 21.90 |
Pays Bas | 0.85 | 2.07 | 2.74 | 3.04 | 0.88 | 2.04 | 2.73 | 2.99 |
Autriche | 1.89 | 3.24 | 3.84 | 4.14 | 2.07 | 3.42 | 3.89 | 4.23 |
Portugal | 18.28 | 16.10 | 13.50 | 10.25 | 17.98 | 16.09 | 13.28 | 10.08 |
Irlande | 9.41 | 9.41 | 9.17 | - | 9.99 | 9.67 | 9.45 | - |
Finlande | 0.72 | 2.19 | 2.97 | - | 0.85 | 2.23 | 3.01 | - |
Noir : baisse ou stable / rouge : hausse | ||||||||
29/11/2011 | Variation (jour) | |||||||
Spread avec le bund Allemand (pb) | 2 ans | 5 ans | 10 ans | 30 ans | 2 ans | 5 ans | 10 ans | 30 ans |
France | 121 | 140 | 124 | 116 | -16 | -16 | -15 | -16 |
Italie | 680 | 638 | 527 | 433 | -11 | 5 | -3 | 0 |
Espagne | 516 | 446 | 420 | 378 | -19 | -32 | -16 | -32 |
Belgique | 384 | 353 | 304 | 258 | -47 | -45 | -32 | -26 |
Grece | 10 950 | 4 452 | 3 411 | 1 733 | -353 | -2 | -3 | -167 |
Pays Bas | 41 | 69 | 45 | 9 | -1 | -1 | -3 | 0 |
Autriche | 145 | 186 | 156 | 119 | -16 | -21 | -8 | -14 |
Portugal | 1 784 | 1 472 | 1 121 | 730 | 32 | -3 | 19 | 12 |
Irlande | 897 | 803 | 689 | - | -56 | -30 | -31 | - |
Finlande | 29 | 81 | 69 | - | -10 | -8 | -7 | - |
100 pb = 1 % | Vert : resserement du spread | |||||||
Rouge : écartement du spread |