Les taux d’intérêt jouent en faveur du dollar


L’écart entre les taux 10 ans réels de la zone euro et des US plaident pour une pression continue en faveur de l’appréciation du dollar



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Une relation de long terme existe entre les taux d’État européens et US

Les relations macroéconomiques entre le change et l’écart de rendement réel (corrigé de l’évolution de l’inflation) est normalement une bonne façon de juger de l’évolution d’un couple de monnaie, y compris sur le court terme. Pour ce qui concerne l’EUR/USD, cette relation a existé sur un longue période.

En effet, en prenant l’écart de taux réels entre obligation d’État 10 ans zone euro et US (corrigé de l’inflation totale zone euro et US respectivement) on retrouve bien cette relation jusqu’en 2003.

Cette relation est du au fait que les investisseurs passent d’une zone à l’autre en fonction de l’évolution du différentiel de taux donc de l’opportunité d’investir sur les marchés obligataires de l’une ou de l’autre zone. Ainsi, si les taux réels montent plus dans la zone euro qu’aux US (sur le graphique ligne rouge vers le haut), alors il est plus intéressant pour un investisseurs de vendre des obligations US et de venir chercher le rendement en zone euro. On a donc un flux vendeur de $ contre €, donc une appréciation de l’euro (sur le graphique ligne noire se déplaçant vers le haut).


Relation cassée depuis 2003

A partir de 2003, la corrélation est toutefois cassée. La relation qui marchait si bien sur le passé ne permet plus de prévoir l’évolution de l’EUR/USD à partir d’une vue sur les marchés de dette d’État. L’une des explications est le « parasitage » par les cours des matières premières. En effet, depuis 2004 le cours de l’EUR/USD a été fortement influé par l’évolution du prix du pétrole (cf. graphique ci-contre).

Au final, le cours de l’euro se trouve bien au-dessus de celui que suggérerait le seul différentiel de taux réel. Cet indicateur est plutôt en lien avec un EUR/USD autour 1,1 $ pour 1 € que du niveau actuel (autour de 1,372 $/ pour 1 € aujourd’hui).

Les taux favorables à une appréciation du dollar

Selon les prévisions de l’OCDE l’écart de taux d’intérêt réel 10 ans devrait rester entre 1 et 2 point de %. Par conséquent, cet élément macroéconomique devrait exercer une pression baissière continue sur l’EUR/USD. Ceci dans un contexte où le pétrole n’est pas attendu en forte hausse sur 2010 par les marchés, donc de « parasitage limité ». D’ailleurs, les taux courts jouent aussi dans le même sens.


Guillaume Guidoni

Mercredi 17 Février 2010