Marché immobilier en Chine en juin 2010 : Baisse des prix


Les prix immobiliers sont en recul en juin en Chine. Un mouvement qui illustre un marché où la demande s’affaiblit alors que l’offre explose. Le risque pour l’économie chinoise se renforce.



Pour la première fois depuis février 2009 et depuis la forte reprise du marché immobilier observée en 2009 jusqu’au début de cette année, les prix immobiliers ont reculé en Chine en juin 2010. La baisse pour l’ensemble de biens est de 0,1 % dans le mois, contre une hausse +0,4 % en mai et +1,9 % encore en décembre 2009. Au niveau du type de logement, les logements neufs souffrent plus (-0,3 %) tandis que les prix pour les logements anciens sont restés stables.

Comme l’illustre le graphique ci-dessus, le retournement du marché a commencé au printemps de cette année et est très rapide. Cette évolution renforce un peu plus les craintes de hard landing de l’immobilier chinois détaillées le mois dernier. Ainsi, le montant des transactions immobilières en mai a connu son plus fort recul, depuis que la série est publiée (2006), avec 103 milliards CN¥ en moins en avril et mai (environ 1/3 du marché, 12 milliards €). La correction dépasse celles de 2008 lorsque le marché était en plein recul.


Cet effondrement en cours de la demande est bien évidemment à relier aux mesures prises depuis plusieurs mois pour limiter la flambée immobilière, à la fois par le contrôle réglementaire mais surtout par un durcissement monétaire. En effet, le flot de crédit circulant dans l’économie chinoise s’est fortement réduit depuis maintenant 3 trimestres. Ainsi, l’encours de crédit ne progresse plus que de 18,1 % sur un an en juin, contre +29,3 % en janvier dernier. De plus, il semble que les capitaux étrangers, un temps attirés par l’immobilier chinois soient désormais plutôt en train de sortir du pays. En effet, le recul des réserves de change entre mars et juin, alors que l’excédent commercial était lui en hausse, indique que le reliquat entre les deux, soit les capitaux étrangers qui viennent s’investir dans le pays est négatif, donc que l’argent étranger part du pays.

Par conséquent, comme la demande s’évapore et que le marché est et va continuer à court terme à être submergé de projet, le marché immobilier chinois est confronté à des surcapacités importantes, notamment dans les grandes villes de la frange côtière. Dans ce contexte, les baisses de prix vont vraisemblablement continuer à court terme, sauf nouveau relâchement du crédit.

Et cette dernière éventualité n’est pas absurde. Du fait de son impact sur l’économie (cf. article de juin en lien plus haut), les autorités chinoises sont très soucieuses d’éviter un atterrissage catastrophe du marché immobilier. L’idée est désormais de favoriser les logement pour les ménages modestes et la Chine de l’intérieur. Un assouplissement vers ces projets est désormais nécessaire. Ceci devra se faire vite sinon les dégâts pourraient être importants à court terme pour la croissance chinoise.

Equipe Gecodia

Lundi 12 Juillet 2010