Même un effacement total de la dette grecque ne ramera pas le budget à l’équilibre


La charge d’intérêt plombe le budget de l’Etat grec. Un défaut total semble donc une solution intéressante pour ce pays. Toutefois, en y regardant de plus près, cette solution est encore pire pour la Grèce.



Même un effacement total de la dette grecque ne ramera pas le budget à l’équilibre
Après l’annonce d’un référendum par le gouvernement lundi dernier, la question d’un défaut total sur la dette publique du grecque est relancée. L’accord européen prévoit un défaut partiel sur la dette obligataire mais uniquement sur la dette détenue par les investisseurs privés. : banques, assureurs et fonds d’investissements (pas forcément des Hedge Funds)...

Le référendum pourrait bien déboucher sur un défaut plus large, voire total de la Grèce. En septembre 2011, le déficit de l’Etat central grec (hors collectivités locales et sécurité sociale) a atteint 19,16 milliards €. Comme le montre le graphique ci-dessus le déficit reste supérieur à celui de 2010 mais s’est réduit de plus de 4 milliards € par rapport à 2009.

Même un effacement total de la dette grecque ne ramera pas le budget à l’équilibre
Ce déficit est principalement lié aux intérêts sur la dette. Sur la période janvier-septembre de cette année, le pays a du débourser 13,95 milliards € pour assumer cette charge. Comme le montre le graphique ci-contre, la charge d’intérêt n’a cessé de croître depuis 2006. Les sommes allouées aux paiements des intérêts n’ont toutefois pas explosé en 2010 et 2011, malgré l’envolé des taux d’intérêt sur le marché obligataire (actuellement : 28 % à 10 ans et 91 % à 2 ans !) car le pays a pu avoir accès au financement de l’UE et du FMI, à taux bas.

Il faut noter que les efforts fait par la Grèce au niveau budgétaire ne sont pas nuls. Le déficit primaire (déficit avant charges de la dette) était de 18,5 milliards € en 2009 et devrait tomber à environ 6 milliards € cette année.

Pourquoi est-ce important ?

On pourrait penser qu’un défaut total serait une bonne idée pour le pays, effaçant près de 14 milliards € sur une année.

Mais, l’Etat grec devrait encore trouver encore plusieurs milliards € pour se financer, sans compter le déficit de la sécurité sociale. Or, un défaut implique la fin des financements de l’UE et du FMI. Trouver un investisseur privé à l’étranger sera aussi mission impossible (l’Argentine n’a toujours pas accès aux marchés obligataires internationaux plus de 10 ans après son défaut).

L’Etat pourrait se tourner vers son secteur privé local mais un défaut aurait pour conséquence d’annihiler le système bancaire et une bonne partie de l’épargne. Un défaut total sur la dette grecque ne résout donc pas la problématique du financement du déficit dans ce pays.

Le budget de l’Etat grec devrait revenir en toute urgence à l’équilibre. Bref, un défaut entraînerait une austérité encore plus sévère. Ceci participe d’ailleurs à rendre illusoire une solution « sortie de la zone euro », sauf à vouloir que la Grèce ne puisse plus payer ses dépenses vitales ou ses fonctionnaires.

L’accord européen donnait un début de solution à la crise grecque. Il faut nécessairement réduire le niveau de dette et la charge d’intérêt pour ramener le pays à la stabilité budgétaire. Mais, ceci passe aussi par une refonte totale du fonctionnement de l’Etat qui n’a pas l’air d’être à l’ordre du jour.

Mais, le référendum portera-t-il sur cette question là ?

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 2 Novembre 2011




1.Posté par Renaud le 06/11/2011 17:06
pour résumer : le budget de l'Etat approche de l'équilibre et la charge de la dette grecque est de 14 milliard d'euros. Et on ne veut toujours pas monétiser les intérêts et une part de la dette nominale tous les ans ? ... les dogmes monétaristes et libéraux nous ferons tous crever d'asphyxie ...


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