Un commentaire a attiré notre attention récemment sur le problème des Muni bonds aux USA. Il s’agit d’obligations émises par les administrations publiques locales (APUL) des USA, principalement les municipalités, les comtés et les états fédérés. Cette dette publique est négociable sur les marchés et d’une qualité variable suivant l’émetteur (pas de garantie fédérale). Les montants en jeu sont importants : 2 400 milliards $ d’obligations au T3 2010. En enlevant la dette fédérale (Treasuries) et de GSE (garantie par l’État fédéral) détenue par les APUL, on atteint 1 500 milliards $ net. Soit quand même 10 % du PIB des USA.
De nombreuses APUL américaines ont connu et connaissent toujours de grandes difficultés financières, avec la chute des taxes perçues sur les transactions financières et sur le revenu durant la récession aux USA. Ainsi, l’état de Californie du Gouverneur Schwarzenegger a connu une quasi-banqueroute en 2009-2010. Il se pose donc la question de savoir si les muni bonds ne sont pas les futures subprimes.
De nombreuses APUL américaines ont connu et connaissent toujours de grandes difficultés financières, avec la chute des taxes perçues sur les transactions financières et sur le revenu durant la récession aux USA. Ainsi, l’état de Californie du Gouverneur Schwarzenegger a connu une quasi-banqueroute en 2009-2010. Il se pose donc la question de savoir si les muni bonds ne sont pas les futures subprimes.
Nous ne le pensons pas pour deux grandes raisons. D’une part, au niveau global, les recettes des APUL se sont déjà stabilisées. Comme le montre le graphique ci-contre, les principales recettes (taxes sur le revenu et la production) sont stables ou en progression. Certes le soutien fédéral va se réduire en 2011, mais la poursuite d’une dynamique de croissance sera suffisante pour compenser (rappel : notre scénario économique pour 2011 : croissance se renforçant à partir du printemps, créations d’emplois).
D’autre part, les APUL ont déjà sensiblement redressé leurs finances. Entre 2007 et 2009, le besoin de financement a été très important (157,1 milliards $ en 2008, 116,1 milliards $ en 2009). En 2010, un gros effort d’épargne a été fait. Hors investissement, les budgets sont à nouveau en territoire positif. D’ailleurs, l’encours de muni bonds n’a progressé que de 40 milliards $ entre le T1 et le T3 2010, progression la plus faible depuis 2000.
Donc, si un effort supplémentaire doit être fait sous la pression des marchés, il sera toujours possible de couper à la hache dans l’investissement local (moins douloureux que de supprimer des postes d’enseignants ou fonctionnaires). De plus, l’investissement local est toujours soutenu par le plan de relance Obama de 2009.
Reste une chose qui est délicate à anticiper : la liquidité sur ce marché. Comme toute dette obligataire, le refinancement est aussi important que les nouvelles émissions. Ce refinancement suppose que les acheteurs ne désertent pas ce marché. Les fondamentaux ne justifie pas une défiance (du moins au niveau global). En outre, une aide fédérale, même mineure, suffirait à éviter une vague de défauts sur les muni bonds (150 milliards = moins de 1 % du PIB). Mais, on n’oublie pas qu’une crise peut aussi menacer des situations pourtant solides d’un strict point de vue économique (cf. situation de l’Espagne).
Donc, si un effort supplémentaire doit être fait sous la pression des marchés, il sera toujours possible de couper à la hache dans l’investissement local (moins douloureux que de supprimer des postes d’enseignants ou fonctionnaires). De plus, l’investissement local est toujours soutenu par le plan de relance Obama de 2009.
Reste une chose qui est délicate à anticiper : la liquidité sur ce marché. Comme toute dette obligataire, le refinancement est aussi important que les nouvelles émissions. Ce refinancement suppose que les acheteurs ne désertent pas ce marché. Les fondamentaux ne justifie pas une défiance (du moins au niveau global). En outre, une aide fédérale, même mineure, suffirait à éviter une vague de défauts sur les muni bonds (150 milliards = moins de 1 % du PIB). Mais, on n’oublie pas qu’une crise peut aussi menacer des situations pourtant solides d’un strict point de vue économique (cf. situation de l’Espagne).