Un questionnement sur la possibilité pour la BCE de prêter directement aux états suscite beaucoup d’interrogations en ce moment. Un prêt direct est interdit par les traités européens relatifs à la banque centrale. L’idée serait de revenir à une possibilité offerte avant les années 70 en Europe et notamment en France. Possibilité toute relative car entre 1959 et 1974, la France n’a connu que trois années de déficits publics, qui n’ont jamais dépassé 1,4 % du PIB.
Actuellement, aucune banque centrale majeure ne pratique le prêt direct à un état. Il y a des raisons techniques à cela.
Prenons des conditions macroéconomiques « normales » (type années 1970 à 2000 hormis à partir de 2008). Imaginons qu’une banque centrale prête de l’argent à son gouvernement.
Cas 1 : création monétaire. La banque centrale fait tourner la planche à billet pour donner le cash. Ceci se traduit par un gonflement de la base monétaire (monnaie banque centrale) qui se diffuse aux agrégats monétaires. Produite en trop grande quantité, cette liquidité excédentaire finit par créer de l’inflation. Exemples : les assignats lors de la révolution française, le financement de l’état confédéré lors de la Guerre de Sécession aux USA, le début des années 20 en Allemagne, Zimbabwe (pic estimé autour de 10 millions de % sur un an pour l’inflation en 2008).
Or, les déficits ont atteint en moyenne 1,9 % du PIB en France entre 1970 et 2007 et 3,4 % entre 1990 et 2007. On ne parle donc pas de petite impulsion, la liquidité excédentaire s’accumulant année après année. Bref, cette solution est impossible à envisager dans la durée, sauf à en assumer entièrement l’impact inflationniste.
Se pose la question du quantitative easing (QE). Les QE des USA, du Royaume-Uni et du Japon sont différents dans l’implémentation du financement direct d’un état. La Fed, la BoJ et la BoE achètent, en créant de la monnaie, des obligations sur le marché secondaire. Le QE suisse passe par la liquidité bancaire.
L’objectif est de lutter contre le risque de déflation alors que les taux directeurs sont déjà à zéro. En gonflant la base monétaire, les banques espèrent stimuler à moyen terme une inflation qui pourrait être trop faible voire négative. On n’est plus dans des conditions normales. Pour plus de détail sur la longue marche vers le quantitative easing aux USA, suivre le lien.
La BCE doit elle faire du QE ? C’est une question qui se pose effectivement, les conditions actuelles étant « anormales ». Mais cela n’implique pas qu’elle doive le faire en prêtant directement aux états de la zone euro.
Cas 2 : la banque centrale décide de ne pas créer de la monnaie. cf. article en lien.
Actuellement, aucune banque centrale majeure ne pratique le prêt direct à un état. Il y a des raisons techniques à cela.
Prenons des conditions macroéconomiques « normales » (type années 1970 à 2000 hormis à partir de 2008). Imaginons qu’une banque centrale prête de l’argent à son gouvernement.
Cas 1 : création monétaire. La banque centrale fait tourner la planche à billet pour donner le cash. Ceci se traduit par un gonflement de la base monétaire (monnaie banque centrale) qui se diffuse aux agrégats monétaires. Produite en trop grande quantité, cette liquidité excédentaire finit par créer de l’inflation. Exemples : les assignats lors de la révolution française, le financement de l’état confédéré lors de la Guerre de Sécession aux USA, le début des années 20 en Allemagne, Zimbabwe (pic estimé autour de 10 millions de % sur un an pour l’inflation en 2008).
Or, les déficits ont atteint en moyenne 1,9 % du PIB en France entre 1970 et 2007 et 3,4 % entre 1990 et 2007. On ne parle donc pas de petite impulsion, la liquidité excédentaire s’accumulant année après année. Bref, cette solution est impossible à envisager dans la durée, sauf à en assumer entièrement l’impact inflationniste.
Se pose la question du quantitative easing (QE). Les QE des USA, du Royaume-Uni et du Japon sont différents dans l’implémentation du financement direct d’un état. La Fed, la BoJ et la BoE achètent, en créant de la monnaie, des obligations sur le marché secondaire. Le QE suisse passe par la liquidité bancaire.
L’objectif est de lutter contre le risque de déflation alors que les taux directeurs sont déjà à zéro. En gonflant la base monétaire, les banques espèrent stimuler à moyen terme une inflation qui pourrait être trop faible voire négative. On n’est plus dans des conditions normales. Pour plus de détail sur la longue marche vers le quantitative easing aux USA, suivre le lien.
La BCE doit elle faire du QE ? C’est une question qui se pose effectivement, les conditions actuelles étant « anormales ». Mais cela n’implique pas qu’elle doive le faire en prêtant directement aux états de la zone euro.
Cas 2 : la banque centrale décide de ne pas créer de la monnaie. cf. article en lien.