Réunion de la BCE de juillet 2011 : après la hausse, une pause pour le taux refi


Lors de sa réunion de juillet 2011, la BCE a relevé de 0,25 % son taux directeur. La banque centrale de la zone euro devrait ensuite opter pour une longue pause.



Réunion de la BCE de juillet 2011 : après la hausse, une pause pour le taux refi
Lors sa la réunion de juillet 2011, la Banque Centrale Européenne (BCE) a relevé de 0,25 % son taux refi, le portant à 1,50 %. C’était largement attendu par le marché. Il s’agit de la seconde hausse depuis le début de l’année et fait remonter le taux directeur à son niveau de mars 2009.

Les raisons de cette hausse se trouve dans le communiqué de la BCE. La BCE juge que la politique monétaire était trop accommodante dans un contexte de risque grandissant pour la stabilité des prix. Dans le discours, les risques sont surtout liés à une possible matérialisation d’ « effet de second tour » (transmission des prix des matières premières à d’autre catégories de biens et contamination de la boucle prix-salaire) et surtout à un dérapage des anticipations d’inflation. Par ailleurs, la BCE juge que sa politique monétaire est toujours souple et soutient la croissance et l’emploi à travers des taux bas. Agir de façon graduelle permet de limiter les risques tout en soutenant l’économie de la zone euro.

Cependant, on notera une petite nouveauté qui a son importance. La BCE reconnaît que des signes de plus en plus nombreux indiquent un ralentissement de l’activité économique en zone euro. Jusqu’ici, ce freinage était vu comme très temporaire. Désormais, l’incertitude concernant les perspectives économiques en zone euro est jugée plus forte.

Concernant l’inflation, à +2,7 % sur un an en juin, elle devrait rester au dessus de la cible de 2 % pour encore plusieurs mois. Le communiqué note que les risques à moyen terme sont toujours à la hausse (matières premières, hausses de TVA de la part des Etats, croissance proche du potentiel). En revanche, au niveau du pilier monétaire, pas de risque inflationniste avéré avec une croissance de M3 toujours faible.

La crise de la dette en zone euro, notamment les récents développements autour du Portugal, a été au cœur de la séance de questions-réponses. Mais, au final, J .-C. Trichet n’a pas dit grand-chose de nouveau. Concernant la possibilité d’un défaut, plus ou moins important, de la part d’un Etat, J .-C. Trichet a répondu de façon très ferme qu’un défaut ou un « événement » de crédit (suspension du remboursement, extension de la maturité des emprunts…) étaient inenvisageables. La BCE pense que les programmes d’austérité doivent être conduit à leur terme et porteront leurs fruits. L’implication du secteur privé (volontaire ou non) semble à exclure pour la Banque Centrale Européenne car potentiellement génératrice d’un événement de crédit comme l’a souligné l’agence de notation S&P.

Impact économique

Le discours de la BCE reste « dur » sur l’inflation mais dans le détail il s’est adoucit, avec l’introduction de plus d’incertitude sur les perspectives de croissance. Les risques pointés sont toujours loin de se matérialiser. La BCE actionne très doucement le frein monétaire (+50 pb de hausse en 4 mois) alors que les taux courts mais aussi les taux longs restent toujours bas (sauf PIGS ; taux réels négatifs jusqu’à presque 10 ans en Allemagne). Ceci montre que la BCE est bien plus prudente qu’elle ne le paraît.

Or, nous pensons que l’activité économique mondiale, notamment dans les émergents, rentre dans une phase de modération plus longue et plus marquée que celle envisagée actuellement par la BCE. Le consensus table sur une hausse tous les trois mois (soit la prochaine en octobre). A nos yeux, une longue pause est probable, la BCE se rendant compte à la fin de l’été que la croissance mondiale fléchit plus que prévu.

Équipe Gecodia.fr

Vendredi 8 Juillet 2011



Regionalytics® Un accès rapide simple et interactif aux données locales