Séisme et crise nucléaire au Japon : le point sur les principaux évènements économiques


Alors que la crise nucléaire a succédé à la catastrophe naturelle, les conséquences économiques resteraient limitées au seul Japon. L’ampleur des problèmes sur les centrales nucléaires est clef.



Après le recul de 10,6 % hier de l’indice Nikkei 225 à la bourse de Tokyo, l’indice a repris cette nuit 5,6 %. Ce matin, les bourses européennes, hier en net recul (-2,5 % à Paris, -3,2 % à Francfort), sont dans légèrement dans le rouge.

Comme nous l’avons détaillé depuis 2 jours, il paraît plus que vraisemblable que le Japon replonge à très court terme dans une récession économique dont l’ampleur dépendra du temps que durera la crise nucléaire et des éventuels nouveaux développements de ce côté (pénurie d’électricité, fermeture d’entreprise et fuite de population). Ceci vient se rajouter aux dégâts du séisme et du tsunami (touchant 10 % du PIB du Japon). Au total, c’est près de 40 % du PIB japonais qui est menacé.

Ensuite, la phase de reconstruction (investissement) et de retour à la normale (consommation) va stimuler la demande à moyen terme. Dans ce contexte, la bourse au Japon oscillera fortement pendant plusieurs semaines suivant les nouvelles sur le plan nucléaire et les espoirs de reprise.

Ailleurs, il nous semble que l’impact sur l’économie mondiale de la catastrophe au Japon restera limité (hypothèse : crise nucléaire sans contamination massive). En tout cas, trop faible pour faire dérailler la croissance, même en Chine. Ainsi, les marchés mondiaux devraient se décorréler du Nikkei.

Au niveau des marchés financiers, les taux 10 ans japonais ont légèrement baissé lundi et mardi, revenant à 1,2 %. Il n’y a pas de report massif sur les taux sans risque au Japon. Les baisses sur le Bund ou les Treasuries sont plus marquées.

Enfin, la Banque Centrale du Japon est intervenue massivement depuis le début de la crise avec des injections de liquidité « d’urgence » massives (23 trillions de yen). De plus, la BoJ a aussi augmenté son programme d’achats d’actifs (quantitative easing) de 5 trillions de yen à 40 trillions de yen. Rappelons que la BoJ lutte contre la déflation depuis maintenant plus d’une décennie. La crise actuelle ne va pas arranger la situation. Néanmoins, ceci peut potentiellement faciliter le financement du futur plan de relance, car la planche à billet pouvant tourner à moindre frais.

Equipe GECODIA

Mercredi 16 Mars 2011