Suppression du PTZ+ dans l’ancien et du Scellier : l’austérité frappe l’immobilier


La fin du Scellier et du prêt à taux zéro dans l’ancien va participer à déprimer un peu plus le marché immobilier. La suppression du PTZ+ va être la plus déterminante à court terme.



Le plan de rigueur du gouvernement Fillon compte deux mesures visant les aides à l’immobilier. Premièrement, le dispositif Scellier – déjà réduit en 2012 – sera supprimé à partir de 2013. L’impact sera évidemment porté par la construction de logements neufs issus des programmes des promoteurs immobiliers. Les ventes ont déjà sensiblement ralenti depuis le début de la crise (même si 2010 fut une année correcte) et cette suppression enterre définitivement la possibilité de retrouver les niveaux d’activité que les promoteurs connaissaient en 2004-2007.

Deuxièmement, le gouvernement a décidé la suppression du prêt à taux zéro + pour les logements anciens. Cette mesure va drastiquement réduire le volume de PTZ+.

Sur le premier semestre 2011 (janvier-juin), 158 991 PTZ+ ont été accordé aux ménages français. 75 % de ces prêts concernaient des logements anciens, soit un total de 2,4 milliards € (montant moyen du prêt : environ 20 000 €). Pour les acquisitions de logements neufs (25 % des prêts), le total est de 1,2 milliards € (montant moyen du prêt : environ 31 000 €).

La réforme du PTZ avait considérablement élargit les bénéficiaires de cette mesure, en supprimant la condition de ressources pour les primo-accédants. Ceci n’a pas entraîné en 2011 une explosion des prêts (premier semestre 2010 : 150 759 PTZ) mais une redistribution importante entre logements neufs et anciens. Ainsi, sur le premier semestre 2010, les biens neufs représentaient 44 % des PTZ.

A court terme, sur les deux mesures, c’est la suppression du PTZ+ qui va le plus peser sur le marché immobilier. Les transactions dans l’ancien (y compris terrains) ont atteint 95 milliards € sur les 6 premiers mois de l’année. Le coût moyen d’une opération immobilière avec PTZ+ étant de 177 200 €, les achats immobiliers comportant un PTZ+ représentent 22 % du marché de l’ancien. L’effet est donc loin d’être négligeable et va accentuer la correction immobilière en cours. Le risque de connaître une crise comparable à 2008-2009 se renforce.

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Équipe Gecodia.fr

Mardi 8 Novembre 2011