Taux Banques Centrales : Qu’ont fait les taux directeurs en novembre 2010 ?


En novembre 2010, les grands pays développés sont restés l’arme au pied au niveau des taux directeurs. Dans les pays émergents, les grands sont sur la voie du durcissement.



En novembre 2010, la Fed et la BoJ ont mis en place de nouvelles mesures de quantitative easing. Aux USA, la Fed a lancé son programme d’achat de 600 milliards $ de dette publique (quantitative easing 2 - QE2). Au Japon aussi, le programme est plus limité (40 tr ¥ de liquidité supplémentaire via des achats d’actifs et des prêts aux banques).

Rien de bien neuf en Europe, malgré une crise des finances publiques qui perturbe le système financier. La BCE a donné rendez-vous en décembre. La conférence de presse de demain sera donc très importante car elle devrait donner les premières indications concernant un possible durcissement des conditions d’accès à la liquidité pour les banques. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment le meilleur moment pour faire ce genre de chose, mais bon, c’est la BCE…

En Angleterre, un clivage existe au sein de la BoE. Certains souhaitent plus de quantitative easing (200 milliards £ déjà acheté), arguant que le flux de crédit est encore trop faible. D’autres notent que l’inflation au Royaume-Uni est trop haute et qu’un dérapage inflationniste n’est pas exclu. L’équilibre prévaut, rendant peu probable un mouvement dans un sens (plus de QE) ou dans l’autre (réduction de la liquidité) à court terme.

A noter une hausse en Hongrie (+0,25 %) et une baisse en Islande (-0,75 %). Les considérations de taux de change et d’inflation sont au cœur de ces mouvements.

Pour les grands pays émergents, après la banque centrale d’Inde et celle d’Australie, c’est la Corée-du-Sud qui a monté son taux directeur (+0,25 % à 2,5 %). Globalement, la direction restera à la hausse des taux, avec une poussée inflationniste en cours, une croissance toujours forte et des taux finalement toujours en dessous des moyennes de longue période.

A noter dans les pays émergents : l’Afrique du Sud a baissé ses taux, la situation économique devenant de plus en plus inquiétante. D’autre part, la Turquie a frappé très fort, avec une baisse de 4 % du taux de dépôts (mais le taux de prêt reste inchangé). Cette décision, un peu surprenant car l’inflation en Turquie est élevée et la croissance en Turquie pas si mauvaise, a pour objectif de contrer un assèchement de la liquidité sur le marché de la lire turque. Les mouvements de capitaux posent problèmes. Il s’agit donc plus d’une mesure technique que d’un assouplissement massif de la politique monétaire.

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 1 Décembre 2010