Malgré la crise de la dette, l’euro se déprécie modérément depuis cet été


Le taux de change effectif de l’euro recule modestement depuis cet été, que ce soit en termes nominaux et réels. La crise de la dette n’entraîne pas de crise de crédibilité pour la devise européenne.



Malgré la crise de la dette, l’euro se déprécie modérément depuis cet été
Pour juger de l’évolution de l’euro face aux monnaies de ces principaux partenaires commerciaux, le taux de change effectif est pratique car il agrège toutes les monnaies suivant les poids des divers devises étrangères dans les échanges.

En effet, il ne faut pas se focaliser sur le seul taux de change euro-dollar pour juger de l’appréciation ou de la dépréciation de l’euro, car cette paire de devise ne pèse que 19,2 % de l’indice. Par exemple, l’EUR/GBP (euro-livre) pèse 17,8 %.

En tout, 11 paires de devises ont des poids supérieurs à 2 % dans l’indice à 20 pays. Outre les USA et le UK, les pays concernés sont la Chine, la République Tchèque, le Danemark, la Hongrie, le Japon, la Pologne, la Corée du Sud, la Suède et la Suisse.

Depuis cet été, le taux de change effectif (nominal) de la zone s’est bien déprécié, la crise de la dette (contexte logiquement peu porteur pour l’euro). Toutefois, la dépréciation est restée modérée, l’indice ne reculant que de 2,7 % entre fin juin et le 20 septembre. Pour un groupe restreint de pays (indice à 12 pays), l’indice perd un peu plus (-3,7 %). Depuis le début de l’année, la dépréciation a été de 5 % pour le dollar US et de 2 % pour la livre sterling. Les plus gros contributeurs à la dépréciation globale de l’euro ont été le yen (-22 % par rapport à l’euro), le franc suisse (-19 %) et le yuan (-11 %).

En agrégeant l’ensemble des devises, on ne peut donc en conclure la crise de la dette ne s’accompagne pas d’une perte de crédibilité sur le forex pour l’euro. On n'observe pas de ventes « panique » d’euro de la part d'investisseurs à la recherche de devises plus sûres.

Malgré la crise de la dette, l’euro se déprécie modérément depuis cet été
Plus largement, en se référant au taux de change effectif réel (incluant les différentiel d’inflation entre pays), on peut voir aussi que le pouvoir d’achat de l’euro ne s’est que légèrement effrité au cours des mois d’été. Le niveau fin août est inférieur de 2,2 % par rapport à juin. Le niveau reste supérieur de 7,7 % à la moyenne de longue période.

Pourquoi est-ce important

La résistance à la baisse de l’euro face aux autres grandes devises internationales prouve que la devise européenne n’est pas vue comme une monnaie en sursis. D’autre part, comme le montre l’évolution du taux effectif réel, l’euro peut toujours être considéré comme surévalué par rapport à son niveau historique. Il reste de la marge pour une dépréciation supplémentaire.

Cette dépréciation supplémentaire serait la bienvenue car elle permettrait de limiter le durcissement des conditions monétaires et financières, donc d’amélioration les perspectives de croissance. La crise n’aurait donc pas que des répercussions négatives.

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 21 Septembre 2011



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