Nord Pas-de-Calais Economie

En 2007, la pauvreté a progressé dans le Nord-Pas-de-Calais. Le taux (dit taux à 60 %, qui est généralement pris pour référence) passe en effet de 18 % des ménages de la région en 2006 à 18,5 % en 2007. Ceci place la région Nord-Pas-de-Calais très au-dessus de la moyenne nationale (13,4 %) et sur le podium des régions les plus mal classées derrière le Languedoc-Roussillon à 18,7 et la Corse à 20,4 %. La progression de la pauvreté est de plus légèrement supérieure à celle observée au niveau des régions françaises entre 2006 et 2007 (+0,2 % contre +0,5 % en Nord-Pas-de-Calais ).

La pauvreté touche en priorité les jeunes, avec un taux à 27,5 % pour les moins de 19 ans et à 21,1 % pour les 18-29 ans. La hausse est d’ailleurs principalement concentrée sur eux. Mis à part les retraités, les taux de pauvreté en Nord-Pas-de-Calais sont supérieurs aux moyennes nationales (cf. graphique) pour les autres classes d’âge.

Au niveau du type de ménages, les familles monoparentales restent en « tête » de la pauvreté en région Nord-Pas-de-Calais , avec 40,1 % des ménages touchés. Ceci constitue un record pour la France métropolitaine (moyenne nationale : 29,9 %) même si le Languedoc-Roussillon est proche (38,6 %).

Sans faire de projection, la dégradation progressive de la situation sur le marché du travail en 2008 et 2009 a vraisemblablement conduit à faire progresser la pauvreté dans la tranche 18-29 ans et des 30-64 ans. De plus, pour les publics fragiles (familles monoparentales ou femmes seules), il n’y a pas eu de mouvement susceptible de modifier la situation de 2007. De même pour les retraités, la situation en termes de revenus (et donc de pauvreté monétaire) est restée globalement inchangée.

Le nombre de chômeurs en Nord-Pas-de-Calais continue à croître en avril 2010, avec +8,5 % sur un an. On a compté en avril 306 750 chômeurs*. Toutefois, la hausse revient sur ses niveaux plus modérés, après avoir frôlée +17 % en septembre dernier. Cette situation est similaire à celle que l’on observe au niveau national, où la hausse du nombre de chômeurs persiste mais est moins marquée qu’en 2009. Les évolutions restent cependant les pires que la région Nord-Pas-de-Calais ait connu depuis 20 ans.

Comme le montre le graphique ci-dessous, il faut garder en tête que la situation reste très difficile pour les publics les plus fragiles sur le marché, notamment les chômeurs de longue durée. Dans le dernier cas, la tendance est explosive avec +25 % en avril 2010 même si elle reste en deçà de celle observée au niveau national (+30 %). On a compté respectivement 121 610 chômeurs de longue durée (+ de 1 an), soit une hausse de 25 % sur un an (+26,2 % au mois précédent) et 62 360 chômeurs de - de 25 ans, soit une hausse de 0,7 %, après +2,8 %.

Alors que bl’emploi en Nord-Pas-de-Calais n’a pas encore redémarré, la situation sur le front du chômage devrait rester difficile. Toutefois, l’éclaircit est tout de même attendue car les offres d’emplois se redressent nettement depuis quelques mois, notamment les offres dites durables (contrats de plus d’un mois), qui sont en hausse de 20,4 % en avril 2010 (cumul 3 mois).

Dans ces conditions, le niveau du chômage pourrait se stabiliser dès début 2010 en région Nord-Pas-de-Calais. Ceci mettrait fin à la flambée du taux de chômage qui est passé de 11,3 % fin 2008 à 13,2 % fin 2009.

* Les données dans les graphiques et les commentaires font références aux catégories ABC. Cette définition est préférée à celle de la catégorie A (à la recherche d’emploi sans activité réduite) car elle permet de mesurer les chômeurs effectivement en concurrence sur le marché du travail (personne astreinte à la recherche active d’emploi).

Au premier trimestre de 2009, on a compté en région Nord Pas-de-Calais 9,2 millions d’heures supplémentaires pour les emplois salariés (au-delà de 35 h). Ceci a apporté aux salariés concernés un revenu exonéré d’impôt de 29,2 millions d’euros (M€) (heures supplémentaires + heures complémentaires effectuées par les salariés à temps partiel). Comme le graphique ci-contre l’illustre, après un fort recul en 2009, les heures supplémentaires sont désormais stabilisées. Ceci vient renforcer le signal envoyé par la forte progression de l’emploi salarié en Nord Pas-de-Calais.

En comparant le T1 2010 au T1 2009, les heures supplémentaires dans la région Nord Pas-de-Calais sont restées stables (+0 %), situation proche de celle prévalent au niveau national (-0,3 %).

Sur l’ensemble de 2009, les heures sup+comp ont apporté aux salariés 110,3 M€. Ce montant reste une portion minime de la rémunération totale des salariés, avec 0,4 % de la masse salariale distribuée en Nord Pas-de-Calais (données Acoss). La rémunération distribuée aux salariés sous forme d’heures supplémentaires et complémentaires au T1 2010 a reculé de 2,7 % sur un an. Ceci implique que les salariés sont aussi nombreux à faire des heures supp’ début 2010 que début 2009, mais qu’ils sont moins bien rémunérés.

Cette statistique illustre la situation en amélioration sur le plan de l’emploi dans le Nord Pas-de-Calais. Toutefois, cet élément à lui seul ne nous paraît pas suffisant pour modifier notre jugement, à savoir que les créations d’emplois en région Nord Pas-de-Calais resteront très faibles en 2010 et concentrées dans les services marchands (intérim notamment).