Nord Pas-de-Calais Economie

Le nombre de bénéficiaire du RSA progresse encore début 2010 en région Nord-Pas-de-Calais. Maintenant que le dispositif est stabilisé, avec la suppression du RMI et de l’Allocation Parent Isolé (API) et la fin de la montée en charge du dispositif, la lecture de l’évolution des chiffres des minima sociaux est « normalisée ». Et le résultat n’est pas bon. En effet, sur le T1 2010 le nombre de bénéficiaire du RSA a progressé de 1,4 % par rapport au trimestre précédent, à 187 242 personnes, contre 184 606 précédemment. Il s’agit de la troisième hausse consécutive à périmètre constant. On est 12 % au dessus des niveaux observés mi-2009.

Pour les départements, le Nord 121 490 compte allocataires du RSA et le Pas-de-Calais 65 752.

Cette hausse des allocataires des minimas sociaux est à relier à l’état toujours très dégradé du marché du travail en Nord-Pas-de-Calais Le chômage notamment de longue durée a fortement progressé depuis 2008. Ces chômeurs de longue durée arrivant en fin de droit finissent par toucher le RSA.

Les allocataires du RSA représentent environ 12 % de l’emploi total de la région. Ainsi, pour réduire ce public de moitié (toute chose égale par ailleurs), il faudrait une hausse de l’emploi privé de près de 6 %. Soit un rythme de création d’emplois très largement supérieur à celui des années fastes pré-crise. Inutile de dire que c’est impossible d’autant plus que dans le même temps il faudrait aussi absorber la hausse du nombre de chômeurs. Le recul de la pauvreté en Nord-Pas-de-Calais n’est pas pour tout de suite.

En 2007, la pauvreté a progressé dans le Nord-Pas-de-Calais. Le taux (dit taux à 60 %, qui est généralement pris pour référence) passe en effet de 18 % des ménages de la région en 2006 à 18,5 % en 2007. Ceci place la région Nord-Pas-de-Calais très au-dessus de la moyenne nationale (13,4 %) et sur le podium des régions les plus mal classées derrière le Languedoc-Roussillon à 18,7 et la Corse à 20,4 %. La progression de la pauvreté est de plus légèrement supérieure à celle observée au niveau des régions françaises entre 2006 et 2007 (+0,2 % contre +0,5 % en Nord-Pas-de-Calais ).

La pauvreté touche en priorité les jeunes, avec un taux à 27,5 % pour les moins de 19 ans et à 21,1 % pour les 18-29 ans. La hausse est d’ailleurs principalement concentrée sur eux. Mis à part les retraités, les taux de pauvreté en Nord-Pas-de-Calais sont supérieurs aux moyennes nationales (cf. graphique) pour les autres classes d’âge.

Au niveau du type de ménages, les familles monoparentales restent en « tête » de la pauvreté en région Nord-Pas-de-Calais , avec 40,1 % des ménages touchés. Ceci constitue un record pour la France métropolitaine (moyenne nationale : 29,9 %) même si le Languedoc-Roussillon est proche (38,6 %).

Sans faire de projection, la dégradation progressive de la situation sur le marché du travail en 2008 et 2009 a vraisemblablement conduit à faire progresser la pauvreté dans la tranche 18-29 ans et des 30-64 ans. De plus, pour les publics fragiles (familles monoparentales ou femmes seules), il n’y a pas eu de mouvement susceptible de modifier la situation de 2007. De même pour les retraités, la situation en termes de revenus (et donc de pauvreté monétaire) est restée globalement inchangée.

La publication des données pour 2008 sur le PIB de la région Nord Pas-de-Calais a confirmé que l’économie a fortement souffert dès le début de la crise économique.

La croissance du PIB dans le Nord - Pas-de-Calais en 2008 a atteint +0,3%, corrigé de l’évolution des prix (prix nationaux), quasiment le même niveau que la moyenne nationale. Il s’agit là d’un décrochage net avec la dynamique des années précédents (+2,4 % en 2007, +2,7 % en 2006).

Le PIB en 2008 a atteint 100,1 milliards € en valeur et 83,6 milliards € en volume.

La région Nord - Pas-de-Calais se positionne comme une région dans la moyenne en 2008, certes loin du premier (Corse : +2,3 %) ou du deuxième (Paca : +1,4 %) mais aussi loin des 7 régions ayant connu une récession dès 2008 (pire : Lorraine avec -1,2 %).

Pour 2009, le poids de l’industrie hors énergie (15,2 % de la valeur ajoutée produite en 2008) et de la construction (6,4 %), secteurs ayant connu des reculs importants de leur activité, fait que la récession est certaine. Il suffit d’aller regarder les dernières données relatives à l’évolution de l’emploi dans le Nord - Pas-de-Calais durant la crise.

A noter le poids important du secteur public dans l’économie, avec 25 % de la valeur ajoutée produite en 2008, élément stabilisateur.